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Cancer de la prostate :

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Depuis 2002, l’ANAMACaP soutient patients et proches grâce à ses bénévoles et son conseil scientifique. Ensemble, nous vous aidons à comprendre et à combattre ce cancer. Notre association, dont la mission est reconnue d’utilité publique, est à vos côtés. Contactez-nous pour être accompagné !

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J’ai fait le choix de la radiothérapie
Il y a un an et demi lors d’une banale prise de sang, j’ai appris que j’avais un cancer de la prostate c’est comme si une enclume m’était tombé sur la tête !
Très vite j’ai essayé de me renseigner et prendre des informations sur cette maladie.
Et j’ai trouvé sur Internet l’association ANAMACaP à laquelle j’ai immédiatement adhéré.
Grâce à vos conseils, renseignements et informations et surtout grâce à votre écoute téléphonique bienveillante et avec vos réponses si précises et documentées à mes questions, j’ai pu trouver la thérapie qui me convenait le mieux et j’ai choisi en toute lucidité le traitement par hormonothérapie, rayons et curiethérapie plutôt que l’ablation de la prostate que j’envisageais comme une mutilation insupportable…
Votre présence, votre disponibilité, votre patience lors de mes appels nombreux à cette période difficile m’ont été d’un grand secours et d’un grand réconfort, merci!
Rien que pour cette permanence téléphonique, l’ANAMACaP a le mérite d’exister et est utile aux personnes qui découvrent leur maladie.

En septembre 2022, lorsque j’ai commencé mes traitements, je me suis fixé un objectif : essayer à la fin de mon protocole de soins de gravir le Mont Blanc.
Tous les jours pendant cette année je me suis entraîné en faisant 2 heures quotidiennes de marche et une heure de culture physique.
Ça m’a permis d’être mieux dans ma tête et dans mon corps et de mieux (je le pense) supporter les traitements et notamment les nombreux effets indésirables (c’est une litote) de l’hormonothérapie.
Fin septembre 2023, à la fin de mon traitement hormonal, je suis parti à Chamonix et pendant 10 jours je me suis entraîné à marcher en montagne, haute montagne, glaciers et à m’acclimater à l’altitude.
Enfin le 6 octobre, avec mon guide, un type génial rencontré lors d’un tournage à Chamonix il y a 25 ans, nous sommes partis jusqu’au Refuge du Goûter (l’ancien car le nouveau était fermé) et le 7 octobre nous avons tenté et réussi l’ascension du Mont Blanc.
4805,59 mètres de difficultés et de bonheur…
Je voulais vous dire ma gratitude pour avoir été très présente à mes côtés pendant cette année compliquée pour moi et partager avec vous la joie d’avoir réussi à concrétiser ce projet un peu démesuré que j’ai eu en septembre 2022.
Merci à l’ANAMACaP pour votre présence et pour l’attention que vous m’avez portée.
Merci à vous pour votre accueil et votre écoute bienveillante lors du tout début de mon parcours de soins.

Cordialement.
Jean-Marc

Jean-Marc le 09/01/2024

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Pour traiter mon cancer de la prostate, on m’a donné le choix entre chirurgie et radiothérapie

Je vous livre mon expérience afin d’aider tous ceux qui comme moi sont confronté à un cancer de la prostate.
J’ai appris mon cancer en avril 2023, quelques jours avant mes 60 ans.
L’année précédente, un test PSA m’avait été prescris par mon généraliste, résultat 6,5, donc problème éventuel et RDV avec un urologue à prévoir.
Je n’avais absolument aucun symptôme, rien du tout. Je ne me levais jamais la nuit pour uriner, je n’avais jamais eu la moindre panne sexuelle et bien entendu jamais aucune douleur au niveau de la prostate. J’avais la chance d’ailleurs de ne jamais avoir eu le moindre problème de santé durant mes 60 première années !
L’urologue que je vois en avril 2022 me rassure en me disant tout de suite que même si c’est un cancer je ne mourrais pas de ça, car c’est pris très tôt, et que de toute façon rien ne dit que c’est un cancer à ce stade. On fait un IRM en juin 2022 qui montre une tumeur de 8mm dans le lobe gauche et de 1mm dans l’autre lobe. Mais là aussi il m’explique que ça peut être autre chose qu’une tumeur maligne et qu’il faudra prévoir une biopsie pour en savoir plus.
Je lui demande s’il y a urgence pour réaliser la biopsie et il me dit que ça peut tout à fait attendre quelques mois sans problème.
Je laisse passer le temps car j’ai beaucoup de projets en cours et ce n’est que fin 2022 que je décide de prendre RDV pour la biopsie. Il est vrai que j’avais laissé un peu ça de côté car je n’avais pas envie de savoir et je me disais que ça ne pouvait pas être un cancer. Mais fin 2022 j’apprends le décès d’un ami, guère plus âgé que moi, mort d’un cancer de la prostate. Il avait beaucoup trop attendu avant de consulter alors qu’il avait de nombreux symptômes, pris trop tard et déjà métastasé rien n’a pu être fait pour lui. C’est une vrai prise de conscience pour ne pas perdre plus de temps. Je réalise la biopsie en mars 2023.
Le résultat m’est donné quelques jours avant mon soixantième anniversaire. Cancer avec les deux lobes concernés, un score Gleason de 7 (4+3) pour le lobe gauche et de 6 (3+3) pour le droit. Mais toujours intra capsulaire donc pas encore d’extension. On est donc sur un cancer de grade 3, il est relativement agressif et on ne peut pas le laisser sans rien faire (j’apprendrais après l’opération que ce n’étais en définitive qu’un grade 2).
C’est à ce moment-là que je comprends mieux les différences entre des scores Gleason de 7 (3+4 étant moins agressif que 4+3) et surtout à partir du moment où je sais que c’est un cancer je vais essayer de prendre un maximum d’information sur les traitements possibles.
Je fais une scintigraphie et un scanner en mai 2023 afin de confirmer qu’il n’y a pas de métastases, mais mon urologue me dit qu’il n’y en aura pas. Il a raison, aucune extension.
Vient alors le choix du traitement. Chirurgie ou radiothérapie. Et pour chacun de ces choix une multitudes de possibilités.
Mon urologue me propose une prostatectomie radicale sans préservation des bandelettes (il me dit ne vouloir prendre aucun risque au vu du positionnement de la tumeur et de son agressivité). Je ne m’attendais pas du tout à ce type de nouvelle. Surtout, lorsque je lui demande avec quoi il opère (robot, coelioscopie …) il me répond « j’opère avec ce que j’ai » ! Incroyable comme réponse, je l’imagine sortir son opinel; Bref, je sais que je n’irais pas plus loin avec lui.

Dès le début je me dis ne pas vouloir de chirurgie étant persuadé de trouver un traitement le moins invasif possible. J’ai pris un maximum d’information sur à peu près tout ce qui existe comme traitement.
J’active mon réseau pour pouvoir avoir des avis d’autres urologues en France. En tout j’aurais consulté 5 urologues et 2 radiothérapeutes. Mais il se trouve que dans mon cas, au vu de l’agressivité et le positionnement de la tumeur aucun des traitements de type curiethérapie, Cyberknife, ultrason HIFU, Electroporation n’est possible.
Il reste donc la chirurgie et la radiothérapie classique.
Chacune de ces options possèdent leur avantages et inconvénients. Mais dans les deux cas on m’assure que l’on me guérira. Reste à choisir celle présentant le moins d’effets secondaires.
La chirurgie c’est évidemment plus lourd et les effets secondaires sont immédiats (urinaire et sexuel). La radiothérapie, c’est 2 mois de traitement tous les jours et surtout elle est accompagnée d’une hormonothérapie (18 à 36 mois dans mon cas) qui n’est pas sans conséquence (prise de poids, bouffées de chaleur, libido à zéro…). Et puis on m’explique que les rayons peuvent endommager les organes autours de la prostate avec des effets à moyen / long terme (urinaire et sexuel) difficile à anticiper. Il peut n’y avoir jamais aucun problème par la suite comme se retrouver avec une incontinence urinaire et des problèmes d’érection 2 ans après.
Les deux radiothérapeutes que je vais consulter (Clinique Pasteur à Toulouse et au Cancéropole) sont unanimes, eux-mêmes m’orientent vers une chirurgie. Ils me disent que je suis jeune et en très bonne forme et que la meilleure option est la chirurgie.
Reste à trouver un bon chirurgien.
Le hasard fait qu’au même moment sort le classement du magazine Le Point des meilleurs hôpitaux / cliniques / spécialistes en France.
Habitant à Toulouse j’ai la chance d’avoir sur place deux des meilleurs endroits pour le traitement du cancer de la prostate, le CHU de Rangueil classé 2eme meilleur de France dans cette catégorie (public) et la clinique privée Croix du Sud classée 5eme de France dans cette spécialité (et 4eme au classement général).
Dans ce même classement, se trouve un médecin qui est classé dans les 5 meilleurs urologue cancérologue de la prostate de France et qui intervient dans une clinique toulousaine. Je prends immédiatement RDV et le rencontre fin juin 2023. C’est un chirurgien, qui en plus d’être très compétant, est très humain, à l’écoute de son patient, prends le temps de bien expliquer et de répondre à toutes les questions. Il m’explique opérer avec robot assisté (Da Vinci) et me rassure tout de suite, en analysant mon dossier, de la possibilité de conservation des bandelettes en tout cas certaine du côté droit et probable de l’autre côté. Il me rassure aussi sur la conservation de la fonction urinaire dans 98% des cas après opération.
Coté sexuel il me rassure également, ce sera plus long mais je devrais retrouver une sexualité normale sous 12 à 18 mois. Tout cela dépend de la motivation et de l’état de « fonctionnement » avant l’opération. Dans mon cas j’ai la chance de ne jamais avoir eu de problème d’érection, je n’ai jamais fumé, je ne bois que rarement et suis en bonne forme physique. J’ai une activité sexuelle très active, ma compagne ayant 19 ans de moins que moi (41 ans), le médecin me fait d’ailleurs remarquer que c’est un élément important de motivation dans le processus de récupération de la fonction sexuelle.

Je tiens d’ailleurs à préciser que l’implication de sa compagne (ou de son compagnon) est essentiel dans cette épreuve. Elle a été toujours présente à tous les RDV, pris part aux choix et aux décisions, m’a soutenu lorsque j’ai eu des moments difficile et participe activement à mon parcours de guérison. C’est essentiel et je lui en suis infiniment reconnaissant.

Dans mes nombreuses recherches sur internet j’avais aussi trouvé le site d’un médecin nantais qui propose une chirurgie ouverte particulière permettant d’avoir de très bons résultats sur la préservation des nerfs érectiles. Il n’exerce plus mais a formé deux chirurgiens à sa technique, l’un en Belgique et l’autre à Toulouse, au CHU Rangueil justement. Je le rencontre également fin juin. Je comprends qu’il y a une guéguerre entre les partisans du robot assisté et de la chirurgie à ciel ouvert. Il me dit opérer d’autres pathologies par robot assisté qu’il maitrise parfaitement, mais pas la prostate qu’il opère avec la technique spécifique du médecin nantais. Il me rassure aussi sur la préservation des bandelettes mais j’ai pas d’explication plus précise sur la technique spécifique de préservation par rapport au travail au robot si ce n’est qu’il y a possibilité de toucher la prostate lors de l’opération afin de mieux « sentir » la place de la tumeur sous la capsule et donc de savoir où il faut passer pour la dissection des nerfs. Par contre la chirurgie ouverte implique des risques d’hémorragie plus importante, des suites opératoire un peu plus douloureuses et une convalescence un peu plus longue. Il dit aussi qu’il me faut perdre quelques kilos au niveau abdominal pour que la chirurgie se passe au mieux et peut me proposer une intervention pour la fin de l’année.

Bref, j’ai le choix entre deux chirurgiens et deux techniques. Honnêtement je ne sais pas quel choix je dois faire. Je prends un dernier conseil auprès d’un chirurgien urologue de Montpellier (amis en commun) qui opère par robot assisté et qui me confirme que j’ai un choix à faire entre deux excellents chirurgiens. Ce qui est important c’est moins le choix de la technique utilisée, mais surtout la maitrise de chaque chirurgien de sa propre technique.
J’hésite un certain temps puis je prends ma décision, ce sera une opération par robot assisté. Date est prise pour le 25 septembre 2023.

Je refais un IRM début Aout afin que le chirurgien puisse avoir les analyses les plus récentes (l’autre IRM date d’il y a 1 an). La tumeur de 8mm côté gauche est passé à 12 mm, par contre celle de droite de 1mm n’est plus visible !

Je me prépare au mieux avec 8 semaines de séances avec une kiné pour la rééducation du périnée. Tout se passe bien, à priori j’ai déjà un périnée en forme ! Pas toujours facile de trouver un kiné qui fait ce type de rééducation pour les hommes, mais j’ai trouvé une super kiné sur Toulouse,  qui intervient à la clinique du Parc.

25 septembre 2023, jour J pour l’opération. J’arrive relativement serein à la clinique. Vers 11h00 direction le bloc, et je fais connaissance avec le robot DaVinci, mon chirurgien est là et me rassure, ainsi que toute l’équipe du bloc. A partir de là je vais donc dormir pour 2h30 d’opération. Le réveil en milieu d’après-midi se passe bien, pas de douleur, juste dans les vapes, puis retour en chambre. Le chirurgien passe me voir pour me dire que tout c’est bien passé, pas de mauvaises surprise lors de l’intervention, et il me confirme avoir largement préservé les nerfs érectiles du côté droit, et de façon classique du côté gauche. Les vésicules séminales ont également été enlevées, comme prévu.
Je n’ai toujours pas de douleur, ou bien très faibles, juste un peu au niveau des agrafes sur les 6 petites ouvertures réalisées sur mon abdomen. En fait le plus pénible c’est la sonde urinaire, et je sais que je vais devoir la porter 1 semaine !!
L’équipe médicale de la clinique est au top, tout le monde est aux petits soins, j’y passe une nuit et retour à la maison dès le lendemain fin de matinée.
La première semaine, je n’ai que de très faibles douleurs que je calme avec un simple Doliprane, par contre je suis fatigué je dors beaucoup.
7 jours après l’intervention on me retire les agrafes et surtout la sonde urinaire !!! En fait cette sonde n’est pas en soit douloureuse, c’est juste une gêne dès que l’on bouge dans le lit, que l’on se lève que l’on s’assoit et c’est pénible de gérer la poche…. Bref ça aura été ça le plus gênant en fait dans tout le processus. Petit détail, j’avais un peu peur pour le retrait de la sonde et en fait je n’ai rien senti ! L’infirmière a été au top.
Après le retrait de tout ça je me suis senti totalement libéré, pas de douleur, plus de gêne, moins de fatigue.

A partir de là il faut gérer l’incontinence. En fait il n’y a pas (ou très peu) de fuite lorsque je suis assis ou allongé. Debout et actif, il y en a c’est clair. Trois semaines après le retrait de la sonde, il y a une certaine amélioration, j’utilise que 2 protections sur la journée au lieu de 3 ou 4 au début, et au bout de 6 semaines post op j’utilise une seule protection par jour.
Bien entendu je fais tous les jours mes exercices de kiné. L’urologue m’a dit qu’il fallait compter 1 à 2 mois pour retrouver une continence normale. On va donc attendre.

Coté sexuel, j’ai été très surpris d’avoir au bout d’une dizaine de jours après l’opération une certaine réaction, minime certes, mais présente. Et exactement 3 semaines et un jour après l’opération nous avions avec ma compagne une relation sexuelle sans aucune aide (médicament ou autre). Certes cette première érection est loin d’être au top, assez molle en effet mais permettant tout de même une pénétration et même un orgasme. Toutes les sensations sont identiques à avant, il n’y a seulement plus d’éjaculation, ce qui est curieux la première fois. Je n’imaginais pas cela possible avant plusieurs mois. Je suis donc très rassuré sur la possibilité une récupération complète de la fonction sexuelle beaucoup plus rapidement que prévu.
Je viens aussi d’acheter un vacuum, d’abord pour réaliser une rééducation quotidienne (irrigation des corps caverneux), mais aussi pour aider à l’érection pour les relations sexuelles. Ce n’est pas parfait mais ça aide bien. On va ajouter à ça une prise quotidienne de Tadadafil 5mg et je pense que tout devrait rentrer dans l’ordre rapidement.

A 6 semaine après l’opération et avant mon RDV avec le chirurgien, prise de sang pour test PSA. J’avoue que j’étais un peu anxieux du résultat. Je sais qu’il faut impérativement que la valeur soit très proche de 0 et inférieure à 0,2. Résultat 0,07 ! C’est donc parfait.

S’en est suivi le RDV post opératoire.
Le médecin m’explique que tous les résultats sont bons et me transmet le compte rendu de l’analyse de la prostate en laboratoire. En fait l’analyse montre une agressivité moindre que celle détectée lors de la biopsie, je ne suis plus en Gleason 7 (4+3) mais en 7 (3+4) donc moins agressif, et je passe d’un grade 3 à un grade 2. Surtout, la dissection par le chirurgien et son robot a été parfaite, et ce malgré la conservation des bandelettes érectiles, puisque il n’est constaté aucune marge positive. Toute la tumeur est donc bien restée à l’intérieur de la capsule. Un excellent travail de mon chirurgien et de son équipe.

Prochain RDV avec nouveau test PSA dans 6 mois, en espérant que tout reste parfait, mais je n’ai pas de doute sur ce point.

En définitive aujourd’hui je ne regrette absolument pas du tout le choix de la chirurgie, alors qu’à la base je n’y étais pas favorable. Pas de douleur, des effets secondaires urinaire et sexuel certes présents, mais qui ont tendance à disparaître plus vite que prévu, une reprise de mes activités rapide.

Mon témoignage est donc positif et j’espère qu’il aidera certains d’entre vous, car on se sent totalement perdu lorsque l’on est face à cette maladie et au choix de la thérapie à mettre en œuvre.

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Ma vie a repris (presque) comme avant la prostatectomie

Bonjour,

C’est important pour moi de commencer mon premier post sur ce forum par des remerciements aux professionnels de santé que j’ai croisés. Sans eux je ne serai pas soigné ni confiant pour l’avenir : MERCI à eux.

J’ai 49 ans, un peu sportif. Le diagnostic de cancer de la prostate est tombé cet hiver : pas facile à encaisser. Dans les lignes qui suivent j’ai essayé de décrire simplement mon parcours et ce que j’ai ressenti.

J’ai eu la chance d’être diagnostiqué à temps. A ce propos, je ne comprends pas pourquoi le dosage des PSA entre 45 et 50 ans n’est pas plus recommandé, à défaut d’être systématisé. Je vois peu de communication sur cet outil de dépistage alors qu’il y a beaucoup de communication sur le dépistage des cancers du sein, du colon ou de l’utérus. Je referme cette parenthèse.

Bref, premier dosage PSA en novembre 2023 un peu au-dessus de 5. Grâce à mon médecin généraliste réactif et très pro, j’obtiens un rdv rapide avec un urologue très sympa avec qui les échanges sont simples, précis et avec qui je me sens en confiance. IRM de confirmation début janvier, puis biopsie, puis bilan d’extension (négatif) puis prostatectomie totale assistée par robot le 4 mars. Je ne suis pas allé voir un deuxième avis pour plusieurs raisons : bons échanges avec l’urologue, très expérimenté avec le robot Vinci, service d’urologie réputé et accord sur la décision de PR.

Au moment du diagnostic, j’ai passé les pires fêtes de fin d’année de ma vie. J’étais au fond du trou. Le parcours médical m’a grandement aidé : tous les professionnels de santé que j’ai croisés sont des gens formidables. Les secrétaires qui se débrouillent et insistent pour te trouver le RDV parfait, le brancardier qui a le bon mot, les infirmières du service d’urologie toujours dispos et souriantes, les infirmières à domicile qui ont joué un rôle déterminant dans ma convalescence (toujours le mot juste, la distance parfaite), et le chirurgien urologue qui m’a beaucoup écouté, conseillé, et qui m’a opéré et m’a donc offert « une deuxième vie » sans cancer.

Le choix de la PR s’imposait vu mon âge et ma sensibilité au monde médical (papa médecin de campagne, moi chercheur en chimie/pharma/biomédical). J’ai eu la chance d’être diagnostiqué tôt et avec un peu de recul j’ai l’impression d’avoir rapidement récupéré. Je revis aujourd’hui (presque) comme avant.

Avant la chirurgie, j’ai augmenté un peu la dose de sport pour arriver en pleine forme le jour de l’opération (et puis le sport, ça vide la tête).

Opéré le 4 mars et sorti de la clinique le lendemain (trop tôt à mon gout), je suis rentré chez moi bien sonné et avec pas mal de douleurs. Ma récupération (convalescence) s’est déroulée par paliers de progression.

La première semaine j’étais vraiment dans le dur. J’aurais préféré passer une nuit de plus à la clinique (ma femme n’est pas infirmière, et me voir dans le dur n’était pas cool pour elle). Arrêt des opioïdes au bout de 4 jours. On ne m’avait pas prévenu que le transit intestinal pouvait être quasi-bloqué en post-opératoire : si j’avais su j’aurais anticipé et mangé plus de fibres la semaine précédent l’opération.

La deuxième semaine, à J7, le retrait de la sonde a été un vrai soulagement. Je n’en pouvais plus de ce tuyau dans mon corps, pas vraiment douloureux mais très inconfortable. L’ablation de la sonde se fait sans aucune douleur (j’avais très peur de cette étape). Après l’ablation des agrafes, de nouvelles douleurs apparaissent mais elles diminuent au cours de la semaine. Je me rassurais en me disant que c’était sans doute lié à la cicatrisation.
L’établissement dans lequel j’ai été opéré proposait une journée « d’hyper-préparation » (sic) 15 jours avant l’intervention, au sein du service d’urologie. Malgré cette journée, je n’étais pas préparé à toutes ces douleurs. Uriner générait des douleurs dans la zone scrotum + périnée + péri-anal, et aller à la selle sans suppositoire et sans régime adapté était impossible (et la constipation augmente la pression, donc les douleurs, sur la zone opérée).

Je demandais parfois  « mais pourquoi j’ai mal ? c’est normal ou c’est pas normal ?… ». A cette période j’ai eu un échange téléphonique avec le chirurgien, j’ai aussi eu la visite de mon généraliste, et les échanges quotidiens avec les infirmières ont été très bénéfiques. Etre rassuré par le corps médical au sujet de ces douleurs m’a aidé. Ca enlève du stress.

La troisième semaine, les douleurs étaient toujours présentes (en baisse) et les problèmes/douleurs de mictions et d’exonération toujours présents eux aussi. J’ai commencé à beaucoup gagner en mobilité et c’est la période où le moral remonte vraiment. Comme je n’avais presque pas eu de problème de continence en post-opératoire, j’avais un peu oublié de faire mes exercices de rééducation du périnée en semaine 2. Avec le recul c’était une erreur, car dès que j’ai repris ces exercices au cours de la troisième semaine, les douleurs ont beaucoup diminué. Cela m’a permis de reprendre ponctuellement mon activité professionnelle pour régler quelques urgences administratives et organiser une courte réunion. En fin de semaine 3 j’avais passé un palier et je me sentais bien mieux.

La quatrième semaine les douleurs ont vraiment diminué. J’ai augmenté la durée des marches (mais je maintenais une bonne sieste quotidienne) et j’ai repris le boulot en pointillé.

La cinquième semaine, le chirurgien m’a appelé pour m’informer que le bilan d’anapath était très bon et que je pouvais reprendre la natation. J’ai donc repris progressivement le sport (au début ça tire un peu, il faut y aller progressivement, se concentrer sur ses sensations). J’ai aussi repris une vie sociale et les bons moments se sont enchainés.

La septième semaine je me suis fait un programme de reprise sportif progressif: natation, course à pied en douceur, un peu de gainage statique (j’ai beaucoup perdu de muscles abdominaux) pour pouvoir reprendre le windsurf en fin de semaine 7.

Aujourd’hui j’attaque la neuvième semaine post-opératoire. Je me sens guéri. J’ai pris un peu de ventre et + 2 kg (ah les abdos). J’ai repris en douceur toutes mes activités sportives (sauf le vélo), sociales et professionnelles. La vie sexuelle est un peu différente. La reconstruction nerveuse prend du temps et les problèmes d’érection ne sont pas réglés (le tadalafil a peu d’effet). Mon chirurgien m’a dit de ne pas m’inquiéter et de patienter, ça va revenir. Je lui fais confiance.

Je dis souvent que j’ai la chance de commencer une deuxième vie grâce à ce diagnostic réalisé à temps, grâce aux soignants qui ont pris soin de mon corps, et avec le soutien de ma femme, de mes filles et de mes amis. Parfois on me répond que si j’avais eu de la chance je n’aurais pas eu de cancer de la prostate à moins de 50 ans. C’est vrai aussi, mais je ne me peux m’empêcher de penser à tous les hommes, parfois plus jeunes que moi, qui ont eu un diagnostic plus sombre que le mien, et je me mesure ma chance de vivre aujourd’hui sans cancer.

Il me reste encore du chemin à parcourir pour récupérer ma condition physique d’avant l’opération, et il me reste encore un peu de « ménage » à faire dans ma tête, parce que la période qui a suivi l’annonce du diagnostic a été difficile à vivre. Il y a eu un vrai télescopage entre l’ambiance « fêtes de Noël » et le choc, la sidération, causée par le mot « cancer ». Il fallait continuer à vivre « normalement », donner le change (au boulot, à la maison), rassurer la cellule familiale, faire avancer nos projets de vie de famille. Et dans le même temps mon cerveau broyait du noir parce que j’avais l’impression de me préparer à faire le deuil de ma vie.
Avec le recul j’aurais dû consulter un psy à ce moment. Mais tout s’est enchainé très vite (et tant mieux). Aujourd’hui je fais ce « ménage » en parlant avec mes proches, et en m’accordant plus temps « pour moi » qu’auparavant, pour le sport, les loisirs, la famille, la musique…

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La pose d’une bandelette sous-urétrale m’a permis de résoudre mes problèmes de fuites urinaires.

J’ai été opéré d’une prostectomie pour mon cancer de la prostate en janvier 2022 à L’institut Montsouris. A la suite de l’opération, j’avais des fuites urinaires importantes et j’ai effectué 50 séances de kiné pendant un an pour la rééducation du périnée. Les fuites ont bien réduit pendant 9 mois mais ensuite aucune évolution. Les fuites se manifestait à partir de l’après-midi et en encore plus le soir et augmentait dès que j’allais marcher. Je devais mettre 1 a 2 protections tous les jours. On m’a dit que c’était des fuites d’effort dues à la fatigue du sphincter. Je vivais très mal la situation et ce handicap.
J’ai consulté le Pr Haab. J’ai effectué tous les examens qu’il m’a demandés et il m’a proposé la pose d’une bandelette sous-urétrale.
En octobre 2023, j’ai été opéré et immédiatement mes fuites ont complètement disparu. Je n’ai jamais remis de protection depuis cette date. Quelle libération ! J’ai retrouvé ma qualité de vie.
Je remercie le Pr Haab pour son sérieux et professionnalisme.
Jean-François J

JFJ, le 13/05/2024

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Je me suis décidé pour la prostatectomie.

Chaque année depuis des décennies je fais faire un bilan sanguin, j’ai 65 ans. Mon taux de PSA était stable entre 1 et 2 depuis des années (limite maxi étant 4). En 2021 le taux tombe à 0.5…pas de réaction de mon médecin, pas de données sur un taux si bas. En 2022 le taux était à 2.6, toujours pas de quoi s’inquiéter. Fin 2023 le taux est à 4.6. Mon médecin m’oriente vers un urologue (hôpital Antony).
Je précise que je n’avais aucun symptôme, pas de réveil nocturne pour uriner, 6 à 8 mictions par jour avec volume entre 250 et 500 ml (j’ai mesuré avant l’opération). Donc, le dépistage est clé, car sinon le cancer continuerait de progresser…
S’en suivent IRM qui montre « une cible » et de fait, biopsie. La biopsie indique adénocarcinome moyennement différencié de la prostate, score de Gleason 7 (4+3) avec le grade 4 à 90%.
L’urologue me conseille la chirurgie sans tarder. Début mai 2024 le PSA est à 5.5. Après second avis et réflexion j’opte pour l’opération (robot). 48h d’hospitalisation, sonde urinaire pendant 7 jours, douleurs supportables (sauf éternuement !) pendant 10 jours au niveau des cicatrices. Quand on m’a ôté la sonde je n’ai eu aucune fuite urinaire (ma + grande crainte). Après 10 jours je reste fatigué et j’ai eu une infection urinaire. Pas encore de retour sur l’aspect fonction érectile. J’attends les résultats de l’analyse de la prostate ôtée et le prochain bilan sanguin début juillet et de voir comment se passe la suite (érection).

Jack, le 01/08/2024

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J’ai 68 ans et je suis confronté à des problèmes urinaires après ablation de la prostate.

J’ai eu une prostatectomie le 05 août 2022 (PSA max à 7,3 ng/mm, PIRADS 3 apical antérieur paramédian droit, T2, N0, scores de Gleason (4+3) et (3+3) ) encouragé par mon médecin et mon entourage alors que j’étais plutôt réticent. Suite à cette intervention j’ai des fuites urinaires (malgré des séances de Kiné) qui me pourrissent complétement la vie et celle de mes proches (Epouse, enfants et petits-enfants) Ces fuites se manifestent en marchant tout simplement. Je suis une personne active : 11 000km/an à vélo, jardinage, bricolage. Question 1 :Ai-je fait le bon choix?
Je suis suivi par la clinique Mutualise de La Porte de LORIENT.
Pour améliorer ma condition, je décide de me faire poser une bandelette sous-urétrale. L’intervention est réalisée le 10 janvier 2025. J’ai eu des douleurs terribles dans la salle de réveille qui ont persisté par la suite. La première semaine de convalescence j’ai eu des douleurs au bassin, à la cicatrice et à la jambe droite. La deuxième semaine et les suivantes la douleur de la jambe droites s’est reportée sur la jambe gauche faisant penser à une forte sciatique. Pendant tout ce temps j’ai des difficultés à me déplacer donc aucun effort. J’ai consulté mon médecin qui m’a prescrit des inflammatoires, un complément de Tramadol et du Zolpidem à ma demande pour pouvoir dormir un peu.
A ce jour, les douleurs se sont atténuées. Je peux faire des petites marches (2 à 3km maximum) en ayant toujours des fuites urinaires; vous pouvez imaginer pour état psychique …
Question 2 : Est-ce normal d’avoir toutes ces douleurs après la pose d’une bandelette?
Question 3 : Est-ce que je peux encore espérer une amélioration de la continence?
Au point de vue sexuel, on m’a conservé les bandelettes, ce qui ne m’apporte rien. Cà fonctionne sous Edex mais je ne le supporte pas bien (douloureux pdt 3H avec une très faible dose)
Pour conclure, je regrette d’avoir opter pour la prostatectomie; peut-être qu’elle a été mal réalisée. L’urologue m’avait dit que ça devait bien se passer du fait que j’étais en forme et pas gros (57 kg-1,68m. cycliste grimpeur)
Je souhaiterais aussi avoir l’avis de Professeurs suite à mes questions. Merci infiniment.

Volt, mars 2025

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