Le dépistage du cancer de la prostate a donc un rôle essentiel : il permet d’identifier la maladie à temps tout en évitant des traitements inutiles grâce à la surveillance active.
S’informer et agir au bon moment, c’est offrir à chaque homme la possibilité de vivre longtemps en bonne santé avec une bonne qualité de vie.
Pourquoi s’informer sur le dépistage du cancer de la prostate dès 40 ans ?
S’informer dès 40 ans permet d’identifier les facteurs de risque individuels et d’adapter, au moment opportun, le suivi de manière personnalisée.
Aujourd’hui, en France, un homme meurt encore chaque heure du cancer de la prostate. Pourtant :
- 70 % des cancers de la prostate découverts tôt sont peu évolutifs et n’imposent pas de traitement, permettant ainsi de conserver sa qualité de vie sexuelle et urinaire.
- 97 % des hommes dépisté à temps ont une espérance de vie équivalente à celle de la population générale masculine.
- 100 % des cancers détectés tardivement, faute de dépistage précoce, entraînent des traitements plus lourds, une qualité de vie altérée et une espérance de vie réduite, avec également un impact économique important pour la société.
Quand et comment organiser son dépistage ?
Dès 40 ans, il est donc important de s’informer pour préparer son parcours de prévention. Le dépistage du cancer de la prostate doit commencer :
- dès 40 ans, en présence d’antécédents familiaux de cancers, en particulier de cancers de la prostate ou du sein,
- dès 45 ans pour les hommes originaires d’Afrique ou des Antilles, dont le risque génétique est plus élevé,
- à 50 ans en l’absence de facteurs de risque particuliers avec une répétition tous les deux ans jusqu’à 70 ans. Chez les hommes âgés de 50 à 59 ans présentant un taux de PSA inférieur à 1 ng/mL, il est possible d’espacer le dépistage avec un intervalle de 5 ans.
FAIRE LE Test « suis-je concerné par le dépistage du cancer de la prostate »
👉 Au-delà du cancer de la prostate, ce dépistage s’intègre dans une approche globale de prévention de la santé masculine après 50 ans, qui inclut également l’adhésion au dépistage du cancer colorectal, la prévention du cancer du poumon ainsi que la surveillance des maladies cardiovasculaires et du diabète.
Le droit à l'information et à la prévention
Le dépistage du cancer de la prostate n’est pas toujours abordé spontanément lors d’une consultation. N’hésitez pas à poser vous-même la question à votre médecin. Les professionnels de santé ont en effet l’obligation de répondre à votre demande d’information sur la possibilité de réaliser un dépistage du cancer de la prostate. Ce droit à l’information est garanti par la Charte européenne du droit des patients. Son non-respect peut engager la responsabilité juridique du professionnel de santé.
Comment se déroule le dépistage du cancer de la prostate ?
L’entretien médical
Le dépistage débute par un questionnaire de santé. Celui-ci permet d’évaluer entre autres :
- les antécédents médicaux personnels de maladie et les traitements en cours
- les antécédents familiaux de cancers,
- la qualité de vie urinaire et sexuelle,
- ainsi que les autres mesures de prévention déjà mises en place.
Ensuite, le médecin prescrit une prise de sang pour un dosage sanguin du PSA (antigène spécifique de la prostate).
👉 Le toucher rectal n’est pas nécessaire ou utile pour réaliser ce dépistage.
L’interprétation du dosage du PSA
En règle générale, un taux de PSA inférieur à 3 ng/mL est considéré comme « normal ».
Ce seuil peut être abaissé à 2 ng/mL lorsque certains facteurs individuels sont présents tels que :
- un surpoids important (Indice de Masse Corporel supérieur à 30),
- la prise de certains traitements (finastéride, dutastéride, ou médicaments pour réduire le taux de cholestérol),
- l’exposition à certains pesticides agricoles susceptibles de perturber les hormones masculines, comme la Chlordécone, le Glyphosate…
Et si le PSA est élevé ?
Si le taux de PSA est anormalement élevé, une IRM de la prostate doit être réalisée pour mieux préciser la situation.
👉 Un taux de PSA élevé ne signifie pas forcément qu’il s’agit d’un cancer de la prostate. Dans plus de 80 % des cas, cette élévation du PSA est bénigne, souvent liée au vieillissement naturel de la prostate. Une surveillance par dosage du PSA tous les ans ou tous les deux ans est alors poursuivie.
Selon le résultat de l’IRM, classé de PIRADS 1 à 5 :
PIRADS 1 et 2 : aucune anomalie suspecte de cancer.
PIRADS 4 et 5 : suspicion de cancer, une biopsie de la prostate est justifiée.
PIRADS 3 : pas de conclusion formelle. Il sera proposé soit une surveillance rapprochée avec une nouvelle IRM dans 6 mois, soit la réalisation de biopsies prostatiques si des facteurs de risque existent (antécédents familiaux de cancers, rapport PSA sur volume prostatique supérieur à 15 %).
Si des biopsies prostatiques sont indiquées
Les biopsies de prostate doivent être réalisées selon des techniques modernes de fusion d’images qui couplent l’IRM et l’échographie. Cette méthode permet de cibler précisément les zones suspectes en IRM (et non visibles par la simple échographie).
Elles peuvent être effectuées sous anesthésie locale avec guidage échographique en ambulatoire, par voie transrectale ou transpérinéale.
Déroulé du dépistage du cancer de la prostate, en résumé :
Dépistage et surveillance active
Si les biopsies de la prostate confirment la présence d’un cancer de la prostate, cela ne signifie pas forcément qu’un traitement immédiat est nécessaire.
Dans la majorité des cas, il s’agit de formes peu agressives pouvant être simplement surveillées dans le temps.
Cette approche, appelée surveillance active, repose sur un suivi médical régulier basé sur une IRM annuelle (rythme suffisant pour ces formes à évolution lente) et des dosages de PSA. Elle permet de détecter toute avancée de la maladie sans exposer inutilement les patients aux effets secondaires des traitements.
En effet, seulement 30 % des cancers de la prostate détectés précocement présenteront une progression dans les 15 années suivant leur diagnostic. Ils nécessiteront alors une prise en charge par traitement.
Le dépistage individuel couplé à la surveillance active permet ainsi de prévenir la mortalité liée au cancer de la prostate dans plus 97 % des cas, tout en préservant durablement la qualité de vie sexuelle et urinaire.
Conseils de l'ANAMACaP
L’ANAMACaP donne trois conseils aux hommes venant d’être diagnostiqués :
- ne pas paniquer. Le mot « cancer » peut être effrayant la majorité des cancer de la prostate évolue lentement.
- S’informer afin de participer aux choix de sa prise en charge avec l’équipe médicale.
- Demander si besoin un second avis et idéalement dans un centre pluridisciplinaire qui propose toutes les stratégies de prise en charge.
Le dépistage du cancer de la prostate, un enjeu majeur de santé publique
Pour renforcer l’efficacité de la prévention des maladies liées à l’âge chez l’homme, il devient urgent de clarifier et d’encadrer le dépistage du cancer de la prostate.
Une telle démarche permettrait de réduire les souffrances évitables et de maîtriser le coût considérable des traitements lié aux formes métastatiques de la maladie.
Conscients de ces enjeux, les mutuelles et les assureurs intègrent ce dépistage dans leurs actions de prévention.
Pr Olivier CUSSENOT, Président de l’ANAMACaP
M. Roland MUNTZ, Président d’honneur et Fondateur de l’ANAMACaP
Mise à jour en octobre 2025
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