Points clés
- La prostate est située sous la vessie et devant le rectum.
- Cet organe dépend des hormones masculines.
- La prostate jour un rôle dans la reproduction
- Les traitements peuvent causer des troubles urinaires ou sexuels
- Certains traitements du cancer peuvent entrainer une infertilité
ANATOMIE DE LA PROSTATE ET Répercussions possibles du cancer
La prostate : position et taille
La prostate est une petite glande masculine qui se trouve juste en dessous de la vessie et devant le rectum. Elle est traversée de haut en bas par l’urètre, le canal par lequel l’urine est évacuée de la vessie. Chez un jeune adulte, sa forme ressemble à une châtaigne d’environ 3 à 4 cm pour un poids de 20 à 25 grammes en moyenne. En général, son volume est doublé à l’âge de 50 ans.
Composition et structure
Elle est composée de deux parties appelées lobes, séparées par une ligne au milieu. La partie haute de la prostate, appelée « base », est située contre la vessie, tandis que la partie basse, est appelée « apex« . La face postérieure de la prostate (l’arrière) est palpable au toucher rectal.
Les sphincters : gardiens de la continence
La prostate est étroitement liée à deux muscles appelés sphincters : ils aident à contrôler l’urine. Le premier, appelé sphincter lisse, est situé en haut près de la vessie et fonctionne de manière automatique (réflexe). Le second, appelé sphincter strié est situé près de l’apex en bas de la prostate. Ce sphincter est sous contrôle mixte : automatique et volontaire, vous permettant de décider à quel moment uriner. Certains traitements du cancer de la prostate peuvent avoir des répercussions sur la continence.
Les nerfs érectiles
De chaque côté de la prostate, se trouvent les nerfs de l’érection. Ils sont constitués de fibres nerveuses très fines de la grosseur d’un cheveu. Ils peuvent être endommagés en cas de chirurgie pour un cancer de la prostate ou de radiothérapie.
Enveloppe prostatique et cancer de la prostate
L’essentiel de la prostate est composé de glandes entourées par une enveloppe protectrice. Connaitre l’atteinte de cette enveloppe est capital pour connaitre l’étendue ou le stade d’un cancer de la prostate. Si le cancer reste à l’intérieur de l’enveloppe, on parle de cancer localisé. Si les cellules cancéreuses la franchissent, cela signifie que le cancer est au moins localement avancé. Cela implique une prise en charge différente : simple surveillance ou propositions de traitements.

Conseils de l'ANAMACaP
Savoir situer la base et l’apex de la prostate est intéressant par rapport à la géolocalisation des lésions cancéreuses. En effet, plusieurs stratégies de traitements sont parfois proposées et peuvent impacter d’autres organes (rectum, vessie) ou avoir un risque plus élevé de récidive. La visualisation et la localisation peuvent parfois être des facteurs guidant le choix du traitement.
Rôle de la prostate dans la reproduction masculine
Dépendance aux hormones
La prostate est dépendante des hormones masculines, essentiellement la testostérone issue des testicules. Cette glande est fonctionnelle à partir de la puberté, période où elle se développe avec l’augmentation du taux de testostérone.
Liquide séminal et sperme
La glande prostatique joue un rôle essentiel dans la composition du sperme. Elle fabrique le liquide séminal. Ce liquide contient des enzymes (comme le PSA), des minéraux et d’autres substances essentielles à la fertilité et participant à la transformation liquide du sperme. Lors de l’éjaculation, les spermatozoïdes issus des testicules se mélangent avec les sécrétions de la prostate et des vésicules séminales dans l’urètre, formant le sperme.
Fertilité et traitements
Il est à noter que certains traitements du cancer de la prostate entrainent une infertilité. En revanche, il est possible de congeler son sperme en cas de projet futur de paternité. Parlez-en avec votre urologue.
Autres structures impliquées
En plus de la prostate, plusieurs autres structures jouent un rôle dans la reproduction masculine :
- Les canaux déférents, qui transportent les spermatozoïdes des testicules jusqu’aux vésicules séminales.
- Les vésicules séminales, qui produisent une grande partie du liquide composant le sperme et qui peuvent être retirées lors d’une prostatectomie radicale.
- Les glandes de Cowper, qui sécrètent un liquide protecteur pendant l’éjaculation.
GLANDE PROSTATIQUE ET TROUBLES URINAIRES
Bien que la prostate n’ait pas de fonction urinaire directe, son emplacement autour de l’urètre peut causer des problèmes en cas d’adénome ou de cancer. En 2020, près de 400 000 hommes ont été suivis pour des troubles urinaires en France. L’adénome, également appelé hyperplasie bénigne de la prostate (HBP), est une des maladies affectant la prostate. Il s’agit d’une tumeur non cancéreuses qui survient souvent après 50 ans, entraînant une augmentation du volume d’une partie de la prostate. Cette augmentation de volume concerne la majorité des hommes après 50 ans mais n’induit pas obligatoirement de gênes ou d’impact sur la qualité de vie. L’adénome peut gêner l’écoulement normal de l’urine par la compression du canal de l’urètre. Les traitements du cancer de la prostate peuvent également avoir un impact sur la continence urinaire masculine ou les envies pressantes d’uriner. Il est important de noter que l’adénome et le cancer de la prostate sont deux maladies distinctes. Ce n’est pas l’adénome qui provoque le cancer. Il est possible d’avoir les deux maladies en même temps. Après une chirurgie pour traiter un adénome, un suivi régulier du taux de PSA reste nécessaire car un cancer de la prostate peut se développer même après l’ablation de l’adénome.
En résumé
La prostate, bien qu’elle soit un organe relativement petit, joue un rôle important dans la vie de l’homme. Son anatomie et sa localisation en font un élément clé de la santé masculine. Une bonne connaissance de cet organe permet de détecter précocement certains troubles et de bénéficier des traitements adaptés. N’hésitez pas à consulter votre urologue pour tout questionnement.
Mise à jour octobre 2024