La curiethérapie de prostate

La curiethérapie (ou brachythérapie) est une technique de radiothérapie. Elle consiste à placer à l’intérieur de la prostate des grains métalliques radio-actifs qui, par leur rayonnement, vont détruire les cellules cancéreuses

Cette option de traitement d’un cancer de la prostate localisé présente des avantages par rapport à la radiothérapie externe. Elle ne s’adresse toutefois pas à tous les patients.

 

Comment fonctionne la curiethérapie ?

La plupart du temps, des grains d’iode 125 sont mis en place, et ce de façon définitive. Ces grains agissent par émission radioactive sur quelques millimètres.

La curiethérapie a deux avantages :

  • Elle délivre des doses de radiation supérieures à celles de la radiothérapie externe (140 à 160 Grays pour l’iode 125).
  • Elle permet de traiter tout en limitant les effets secondaires sur les tissus sains environnants, comme le rectum, la vessie ou les bandelettes érectiles, car la dose de rayonnement décroit au fur au mesure que l’on s’éloigne des grains.

 

A qui s’adresse la curiethérapie ?

La curiethérapie n’est pas envisageable pour tous les patients. Ses indications sont assez restrictives. Elle est réservée à des patients aux tumeurs strictement intraprostatiques car les marges de sécurité sont faible :

T1 et des T2a : les tumeurs doivent être petites.
NO et MO : il faut évidemment que le bilan d’extension n’est pas retrouvé d’atteintes ganglionnaires ou de métastases. C’est un minimum, c’est similaire pour la chirurgie.
PSA < ou = 15 ng/mL, pas au-delà
Score de Gleason < ou = 7,
un seul facteur de risque (soit PSA inférieur à 10 ng/mL ou Gleason égale à 7).

 

Contre-indications relatives :

– Score IPSS supérieur à 15. Ce score donne une idée sur les difficultés urinaires des patients. Les hommes avec des difficultés urinaires ne sont pas des candidats à une curiethérapie. Parce que la curiethérapie va doubler les complications urinaires. Si le patient se lève six fois par nuit toutes les heures et demie, cela passera à tous les trois quarts d’heure.
Volume prostatique inférieur à 45 g. C’est une contre-indication relative. Un gros volume prostatique est un problème technique. Le spécialiste passe à travers le périnée pour planter les aiguilles et par la voie du pubis qui peut poser des problèmes pour atteindre la prostate. Volume maximum de 45 g, à 50 g, ça passe.

– Chirurgie prostatique antérieure : ne pas avoir de chirurgie prostatique antérieure, c’est-
à-dire principalement des résections transurétrales pour des problèmes de dysurie.

 

Comment se déroule le traitement par curiethérapie ?

Le patient est généralement hospitalisé 48 heures. L’intervention, réalisée sous anesthésie générale, dure environ deux heures. Les grains sont implantés dans la prostate par voie périnéale à l’aide d’aiguilles qui seront retirées avant la fin de l’anesthésie. Pour contrôler la mise en place, le radiothérapeute s’appuie sur une échographie endo-rectale.

Le nombre de grains (entre 60 et 100) et leurs positions sont contrôlés tout au long de l’intervention afin de bien les repartir dans la prostate et de préserver au mieux les tissus sains.
Il est nécessaire d’être à jeun pour l’intervention. Il ne faut donc ni boire, ni manger, ni fumer la veille à partir de minuit.
Une sonde urinaire est posée en début d’intervention. Elle sera retirée le lendemain de l’intervention et sert à vérifier l’absence de saignement.

 

Les suites immédiates de l’implantation

Après l’intervention, le patient peut subir quelques désagréments mais qui ne sont pas inquiétants. Il peut ressentir des douleurs, une pesanteur du périnée liée au passage des aiguilles. Éventuellement, il peut aussi constater quelques traces de sang dans ses urines, une ecchymose (“un bleu”) et une sensibilité entre les jambes. Les difficultés pour uriner  (pollakiurie, mictions impérieuses…) sont assez fréquentes immédiatement après l’intervention. Cet inconfort urinaire dure plusieurs mois et peut devenir franchement gênant. Cependant, elles restent provisoires dans la plupart des cas. Elles peuvent être résolues avec des médicaments.
Les effets indésirables plus tardifs sont potentiellement identiques à ceux de la radiothérapie externe. Néanmoins, on constate un taux très faible d’incontinence (quasiment à 0 % sans résection, 3 % avec résection), une meilleure préservation des capacités érectiles (qu’après chirurgie classique).

 

Le suivi de l’implantation des grains

Un scanner dosimétrique de contrôle est réalisé environ un mois après le traitement.

Il permet de vérifier le bon positionnement des grains.

 

Radioprotection : les précautions à prendre en cas de curiethérapie par implants permanents (iode 125)

La radioactivité des patients après implantation reste faible et diminue au cours du temps. Il n’existe pas de risques pour l’entourage.

Toutefois des précautions sont recommandées dans les deux mois suivant l’implantation.
Il est préférable d’éviter les contacts physiques trop proches avec les jeunes enfants et les femmes enceintes. Les grains implantés passant parfois dans les urines, le médecin vous demandera de filtrer vos urines durant deux semaines après l’intervention, à l’aide d’un filtre à café ou d’une passoire à thé par exemple. Il est également conseillé de porter des préservatifs lors des rapports sexuels.

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Mise en ligne : janvier 2025