Détection précoce du cancer de prostate : témoignage d’une épouse

L’interview-témoignage bouleversant d’Alice éclaire avec une grande émotion les conséquences actuelles d’une détection tardive du cancer de la prostate ; à la fois physiquement très douloureuses pour son époux et affectivement destructrice pour son couple.

Avec Alice, l’ANAMACaP* et le FDCP* souhaitent que les femmes, pour éviter cette détresse, incitent activement les hommes de leur entourage à s’informer sur une nécessaire prévention.
C’est certain, elles sont un rouage essentiel. Depuis de nombreuses années, elles sont invitées à un dépistage organisé du cancer du sein, elles en connaissent les enjeux et les résultats.

Voir le témoignage vidéo d’Alice :

 

dépistage précoce du cancer de prostate : plus tôt on le dépiste, mieux on peut le vaincre

Il faut rappeler qu’en France, toutes les heures, un homme meurt d’un cancer de la prostate, le premier cancer de l’homme en France.

Heureusement, de nombreux patients peuvent guérir de ce cancer. Pour cela, il est nécessaire de procéder à un dépistage. Il permet de distinguer les cancers peu évolutifs, des cancers agressifs sans symptôme à haut risque de développement rapide. Plus tôt on détecte le cancer, mieux on peut le vaincre.

L’ANAMACaP et le FDCP sont convaincus de l’efficacité d’une détection précoce du cancer de la prostate à l’instar du dépistage du cancer du sein.

Nos associations veulent combattre ce manque d’information et d’intérêt en sensibilisant les hommes dès 50 ans du risque de ce cancer. Il suffit d’écouter le témoignage d’Alice qui a perdu son mari dans des circonstances consternantes pour réagir.

Combien de morts faudra-t-il encore compter pour que l’homme cesse d’être une unité statistique déshumanisée : 8100 décès par an (1). C’est beaucoup trop.

(1) chiffres de 2018, source Institut National du Cancer.

 

détection précoce du cancer de prostate : distinguer les différentes formes

Les formes localisées à la prostate

Les cancers diagnostiqués précocement (stades 1 et 2 – sans extension en dehors de la prostate et sans symptômes) représentent aujourd’hui 80 % des nouveaux cas de cancers de la prostate. Pour ces cancers diagnostiqués précocement, il est possible de distinguer différents types de cancers de la prostate en fonction du risque de survenue de métastases et de décès :

  • dans 70 % des cas environ, le cancer ne présenterait pas de risque évolutif vital (métastases, décès) dans les 15 ans qui suivent le diagnostic, même en l’absence de traitement (candidats à la surveillance active).
  • dans 30 % des cas environ, le cancer comporte des signes d’agressivité, ce qui justifie un traitement pour interrompre l’évolution défavorable vers les métastases.
  • 0,2 % des cas seraient à évolution rapide dans les 5 ans : il s’agit des formes retrouvées, en particulier, chez les sujets avec une prédisposition héréditaire.

 

Les formes qui ont dépassé l’enveloppe de la prostate

Les cancers détectés à un stade avancé avec ou sans métastases (stades 3 et 4 – souvent avec symptômes) représentent environ 20 % des nouveaux cas de cancers de prostate. La guérison à ces stades est aléatoire mais les progrès des 10 dernières années de la médecine permettent souvent et pendant plusieurs années de maitriser la maladie et de vivre avec une maladie chronique.

 

détection précoce : ne pas effrayer mais informer et sensibiliser

Le dépistage du cancer de la prostate est un sujet controversé notamment en raison du sur-traitement réalisés dans le passé. Désormais, les avancées de l’imagerie, la surveillance active, la médecine prédictive/personnalisée et les nouveaux outils diagnostiques permettent de différencier les différentes formes du cancer de prostate et d’appliquer « la bonne stratégie, au bon patient, au bon moment ».

Si le cancer de la prostate est de bon, voire de très bon pronostic avec un taux de survie à 5 ans du diagnostic de plus de 93 %, n’oublions pas que 12 000 hommes environ chaque année sont encore diagnostiqués trop tardivement, à l’exemple de l’époux l’Alice.

 

RECOMMANDATIONS DU Comité de cancérologie de l’afu

 

Dans les grandes lignes, voici les recommandations de l’Association Française d’Urologie :

Informer des particularités de ce cancer. Certaines formes ne sont pas agressives et n’évolueront pas.

Il faudrait peut-être employer un autre terme que le mot « cancer » dans ces cas là. Une simple surveillance active peut suffire mais le patient, qui peut être anxieux, doit intégrer les informations de ces formes peu ou pas agressives. Son consentement est par ailleurs essentiel.

Qui : Les hommes de 50 à 70 ans (avec une survie estimée à + de 10 ans) voire les hommes de 40-45 ans en cas de facteurs de risque (origine ethno africaine ou afro caribéenne – antécédents familiaux).

Quand : Tous les 2 à 4 ans.

Comment : par toucher rectal et PSA total dans un premier temps.

 

NB : le seuil « d’alerte » du taux de PSA faisant suspecter un trouble de prostate est probablement plus juste à 3 ng/mL (4 ng/mL actuellement en laboratoire). Ce taux est à corriger en fonction de nombreux éléments (surpoids/obésité – prise de certains médicaments…). Grâce au développement de l’intelligence artificielle, les spécialistes peuvent s’aider de calculateurs de risque et de nomogrammes.

 

A PROPOS

Qui est l’ANAMACaP ?

L’Association Nationale des Malades du Cancer de la Prostate est une association à but non lucratif, dont la mission est reconnue d’utilité publique. Elle a été créée par Roland MUNTZ sur la base d’un constat simple : en 2002, il n’existait aucune association de patients dédiée au 1er cancer de l’homme en France. Sidéré par l’annonce d’un cancer agressif à l’âge de 54 ans et de ne pas avoir été sensibilisé par son médecin, son fondateur a entrepris de mettre son expérience de patient au service de l’intérêt général, entouré par d’éminents professeurs de la pathologie. La mission de l’ANAMACaP s’articule autour du triptyque : PREVENIR – INFORMER – ACCOMPAGNER. Elle veille sur l’état de la recherche et délivre des informations orientées patients pour leur permettre de comprendre et de participer au choix des options de traitement. Elle met en relation les patients pour un échange d’expériences. Depuis sa création, elle défend les intérêts des malades actuels et futurs.

Qui est le FDCP ?

Créé par des patients pour des patients, le Fonds de Dotation pour l’innovation dans la prise en charge du Cancer de la Prostate a été créé dans la suite logique des missions de l’ANAMACaP afin d’accroître les moyens d’actions en faveur de la lutte contre le cancer de la prostate.
Le fonds a pour objet de permettre aux patients français de bénéficier des avancées en termes de prévention, de dépistage, de diagnostic, de pronostic, de traitement et plus généralement de prise en charge du cancer de la prostate, notamment celles existantes dans d’autres pays.
Dans un objectif de protection de la santé publique, le fonds a également vocation à sensibiliser les pouvoirs publics et le grand public à cette maladie et à sa prévention.
Le FDCP apporte son soutien à des essais de médecine personnalisée par l’oncologie prédictive et de précision : sa raison d’être est d’accélérer l’accès aux innovations diagnostiques et thérapeutiques sur le territoire. Voir les projets de recherche soutenus par le FDCP : https://www.anamacap.fr/doc/FDCP-projets-finances.pdf

 

 

Dépistage : la position de l'ANAMACaP

Découvrez pourquoi l'ANAMACaP milite depuis plus de 20 ans pour un dépistage organisé du cancer de la prostate.

Consulter

Article rédigé le 8 mars 2022 à l’occasion de la journée des droits des Femmes.

Sources : livre « dans la tourmente de la prostate » des Prs FOURNIER et CUSSENOT – Editions Favre, site de l’AFU

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