L’âge
L’âge est le premier facteur de risque. Plus les hommes avancent en âge, plus ils sont susceptibles d’avoir un cancer de la prostate.
Une prédisposition héréditaire/ des antécédents familiaux
La maladie est plus fréquente chez les hommes ayant des antécédents familiaux. On estime que ce risque est plus élevé si trois personnes apparentées (père, tante, frère…) ont eu un cancer de la prostate, du sein, des ovaires, du pancréas… ou au moins un cancer de la prostate pour deux d’entre eux avant l’âge de 55 ans. Dans ces cas, une consultation oncogénétique pourra être proposée.
Pour un homme ayant des critères de cancers familiaux de cancer de la prostate et/ou des gènes de prédisposition, le dépistage doit débuter dès l’âge de 40-45 ans. On pourra associer au dosage PSA une IRM tous les deux ans.
L’origine ethno-géographique
Les personnes d’origine africaine ou antillaise ont un risque relatif 1,25 fois supérieur à celui des populations d’origine européenne (origine caucasienne avec la peau claire) et 1,55 fois supérieur à celui des populations d’origine asiatique.
Facteurs aggravants
Les polluants carcinogènes (environnement, tabac…) ne semblent pas impliqués directement dans la survenue du cancer de prostate. En revanche, ils pourraient accélérer ou aggraver la maladie tout comme l’obésité.
Cependant, l’exposition professionnelle à des pesticides utilisés en agriculture est également reconnu comme un facteur de risque de cancer de la prostate depuis fin 2021.
Les pesticides dits perturbateurs endocriniens, ont été associés au risque de cancer de la prostate, leur risque attribuable est faible (<5%) et discutable comparé à d’autres facteurs comme l’hérédité (près de 40%).
La mutation de certains gènes peut favoriser le développement d'un cancer de la prostate
On sait que les mutations de certains gènes de réparation de l’ADN sont associées au développement de cancers comme celui de la prostate. C’est le cas notamment des gènes BRCA1 et BRCA2. Les mutations de ce dernier en particulier augmentent le risque d’une forme agressive de la maladie.
Les mutations d’autres gènes impliqués dans le développement de la prostate (du type HOXB13 ou CAS19) peuvent également jouer un rôle dans le risque de contracter un cancer de la prostate.
C’est pourquoi, pour des patients ayant une histoire familiale de cancers du sein ou de la prostate, on recherchera particulièrement les mutations de ces gènes à partir d’une simple prise de sang. Pour des patients porteurs de ces mutations, les modalités de dépistage et de prise en charge pourront être adaptées.
Une composante héréditaire existerait dans 43% des cas de cancers de prostate diagnostiqués avant 55 ans.
Peut-on prévenir le cancer de la prostate ?
On ne connait pas encore la raison du développement d’un cancer de la prostate. Il est donc difficile d’agir en prévention primaire. Mais de façon générale, ces règles basiques d’hygiène de vie sont essentielles pour préserver sa santé et prévenir l’apparition d’un cancer :
• Arrêter les addictions
• Surveiller son poids sur la base d’un indice de masse corporelle recommandé, mais sans amputer la masse musculaire
• Privilégier une alimentation variée et équilibrée basée sur le régime méditerranéen ; réduire les sucres rapides ; éviter les graisses saturées et les plats industriels
• Pratiquer une activité physique régulière (marche, jardinage…)
Au niveau de l’alimentation, de nombreuses recherches ont mis en avant l’impact des facteurs nutritionnels sur le risque de cancer, bien que l’effet de certains d’entre eux demeure imprécis.
Des consignes diététiques simples peuvent être données aux patients, même si de nombreuses études doivent encore être menées sur le sujet. Il est conseillé de réduire sa consommation globale de graisses, en diminuant de plus les graisses saturées au profit des graisses insaturées. Il faut privilégier l’inclusion dans le régime alimentaire de fruits et légumes. Ces modifications de régime alimentaire s’adressent aussi bien évidemment aux hommes en général qu’aux patients qui ont un cancer de la prostate, car il est de moins en moins discutable que l’alimentation a une action sur la biologie de ce cancer.
Mise en ligne : janvier 2025