que pensez vous de cette page que j’ai découverte en tapant « journée nationale de la prostate » dans Google : http://www.atoute.org/n/article21.html
je l’ai trouvée en même temps que vote site car mes PSA sont à 6,3 et je dois bientôt avoir des biopsies. Je ne sais plus trop quoi penser [:S]
Etrange paradoxe : le cancer de la prostate est un des rares cancers à disposer d’un système d’alerte qui donne une chance au patient de le soigner à temps.
Et on s’en plaint ! Ne peuvent s’en plaindre que ceux qui le connaissent (qui oblige ceux qui le connaissent à se dépister ?). Ne peuvent s’en plaindre également que ceux qui ne le connaissent pas et qui n’ont pas été dépistés à temps. Certains parmi les premiers (ceux qui connaissent le test PSA) veulent que les seconds continuent à ne pas le connaître (pour des motifs divers et variés qui ont été analysés par l’Université de Columbia et ont tous été considérés comme alimentant une pseudo-controverse – abstract : the journal of urology Vol 172, 1822-1824 November 2004). La conséquence de cette pseudo-controverse scientifique est que tous ceux qui ont l’obligation de prévenir les français de ce danger mortel (+ de 10.000 morts par an) se regardent dans le blanc des yeux. Beaucoup de patients considèrent cette attitude comme criminelle et l’ANAMACaP étudie toutes les voies, y compris judiciaires, pour faire sauter ce système de non-information.
La vraie information est la suivante :
Le dosage de PSA n’est qu’une indication sur la décision de faire ou ne pas faire une biopsie. Celle-ci donne une information solide sur l’existence ou l’absence de cancer et de son degré de gravité.
Autrement dit : A moins de 60 ans : PSA > 3 ou à plus de 60 ans PSA > 4 doit entraîner la réalisation d’une biopsie, opération bénigne pratiquée en ambulatoire. Celle-ci donne un résultat certain à 95%. Si le résultat démontre la présence d’un cancer et selon les valeurs trouvées, il y a plusieurs options de risque et d’action sur lesquelles le patient doit être libre de choisir. Les examens réalisés fournissent les points de départ du choix. Le patient qui n’a pas ces indications ne peut évidemment faire aucun choix. La justification d’un dépistage est de permettre la détection d’une tumeur débutante (qui ne se traduit pas autrement), ce qui fournit les meilleures conditions pour éradication complète et définitive. Ne pas faire de dépistage est prendre le risque de se voir découvrir une tumeur évoluée, beaucoup plus difficile à traiter, avec un certain pourcentage d’échecs c’est-à-dire de morts. A part son coût, le dépistage ne comporte aucun inconvénient objectif. Les inconvénients subjectifs sont ceux de la personne qui évite d’aller voir un médecin « de peur que celui-ci lui découvre un cancer » et qui ne pense pas que celui-ci peut aussi découvrir qu’elle n’a pas de cancer !
Nous laissons à vos pensées le mail suivant que nous réceptionnons aujourd’hui (80% de nos adhérents sont victimes de cette non-information).
ANAMACaP
Dany – 29/10/2005
Je découvre votre association sur les conseils d’un ami atteint d’un cancer de la prostate. Mon mari âgé de 59 ans est décédé en juillet dernier de cette maladie qui a été détectée fortuitement, suite à un accident sportif mineur, au stade de métastases généralisées.
Ma rancœur face à cette situation, est que mon mari, médecin et chercheur à l’INSERM était suivi régulièrement par la médecine du travail, et, depuis trois ans par l’Institut Bergonié (centre anti-cancéreux) à Bordeaux pour une LLC. Il a donc eu des prises de sang à intervalles réguliers, mais jamais n’y a figuré le taux de PSA, ce que je trouve aberrant. Aussi ne pensez-vous pas que cette analyse pourrait faire partie d’examens réguliers, surtout en médecine du travail ? A l’heure où on cherche à nous culpabiliser sur le coût exorbitant des dépenses de santé j’aimerai savoir combien coûterait cette analyse sanguine généralisée, face à celui de 2 ans de traitements lourds et sans espoir. Je ne parle pas de la douleur morale qui s’y ajoute quand on se dit qu’une détection précoce aurait pu éviter ces souffrances.
Bonjour !
J’avais posté sur ce site au fondateur du Formindep, et voilà ce que je disais :
[i] »Au Docteur Philippe Foucras,
Je ne vous souhaite pas de subir ce qui m’est arrivé à 63 ans :
Mon premier contrôle PSA à 10,35 ng/ml. Adénocarcinome sur les 2 lobes après biopsie. Gleason 7 (3+4) Prostatectomie en début d’année 2005, suivie de 40 séances de radiothérapie (80 grays), et une hormonothérapie sur 3 ans …
Et vous avez le culot de dire que le dépistage est inutile ?
Si j’avais été dépisté à 50 ans, croyez-vous que j’en serais arrivé là ? Actuellement, je suis encore incontinent, plus de sexualité, car devenu impuissant suite à l’opération. Vous parlez du coût : j’ai déjà coûté beaucoup d’argent et ne suis pas le seul… Très sincèrement je ne vous souhaite pas de passer par toutes ces épreuves… Vous parlez comme un livre !
Je constate et confirme la méconnaissance du problème prostatique des généralistes. Un urologue du centre de la France se plaint de ce que les généralistes de son département lui adresse les patients avec un taux de PSA à partir de 10.
Aux USA, le pape des urologues WALSH, n’opère plus à partir de 10. Comment faire face à ce problème en France ? Je peux vous dire une chose : Si j’avais su ce qu’était le PSA, je n’aurais pas attendu 63 ans pour me faire contrôler.
J’ai fait confiance à mon généraliste, je m’en mords les doigts aujourd’hui… Mais il est trop tard, le mal est fait. »[/i]
J’avais repris dans ce post les arguments de R. Muntz, sur le problème de la méconnaissance des généralistes…(il y aurait tant à dire !), mais ce que je n’ai pas dit par contre, c’est que grâce à la connaissance acquise, par l’intermédiaire de notre Association et la compétence du Conseil scientifique, je n’ai pas subi la radiothérapie ainsi que l’hormonothérapie prévues.
L’incontinence aprés prostatectimie et toutes ses séquelles, suffisent déjà bien assez.
Et voici la réponse de Dominique Dupagne à mon post :
[i] »Rien ne prouve que l’on vous ait sauvé la vie en vous traitant. Il est tout à fait possible qu’il soit resté confiné dans votre prostate sans vous causer de problème jusqu’à votre mort, à un âge avancé par une autre maladie.
Ce n’est pas parce que le dépistage trouve des cancers qu’il est justifié, mais parce qu’il sauve des vie. Et jusqu’à preuve du contraire, le dépistage du cancer de la prostate ne sauve aucune vie, comme le dépistage du cancer du poumon que l’on a abandonné pour cette raison. »[/i]
Je n’ai pas encore répondu à son message, mais croyez-moi je vais le faire ! . . . [img]http://www.valdeloir.net/uploads/smil413eea9d64f60.gif[/img]
Je reviens vers vous après les fêtes… Je n’ai toujours pas fait de biopsies.
J’ai lu vos réponses avec attention mais je ne les ai pas trouvées très convaincantes. Je ne suis pas médecin mais ingénieur de formation. Et dans mon métier, la prévention s’applique aussi, avec des concepts de rapport bénéfice/risque, et parfois des surprises face à des stratégies que l’on pensait utiles en première analyse.
L’argumentation que j’ai lue sur le site atoute me parle en tant que scientifique. Il est facile de faire mal en voulant faire bien. Les références citées paraissent solides. Quel est ce Dr Foucras dont vous parlez ?
En revanche, votre argumentation pour le dépistage manque de solidité. Ce n’est pas parce que l’on trouve des cancers que le dépistage est judicieux, mais parce que l’on sauve des vies. Apparemment, cet élément reste à prouver. Contrairement à ce que je lis ici, le dépistage peut avoir un gros inconvénient : découvrir et traiter lourdement un cancer qui n’aurait jamais fait parler de lui.
Pourriez vous me donner un lien vers l’article de l’université de Columbia ?
Le site atoute bénéficie de la certification HON (fondation suisse) qui certifie la transparence du contenu. Ne le prenez pas mal, mais j’ai cherché sur le site de l’Anamacap qui finançait l’association et le site, sans succès…
A vous lire
J’ai demandé à Jean41 de modérer le forum du site. Mais pour les questions « politiques », je suis saisi et m’entoure des avis de nos conseillers avant de répondre.
Le problème que vous posez est celui de la prévention qui se décline dans notre maladie par l’accès à l’information et par la controverse sur le dépistage.
Dans notre pays, la non-information est la règle. Les pouvoirs publics ne veulent pas alerter la population du danger du cancer de la prostate pour diverses raisons (fiabilité du test – sur-traitement – effets secondaires – coût économique – études en cours etc…). Il s’ensuit une discrimination par le savoir. 30% des français connaissent le tuyau (les médecins et leurs proches, les fonctionnaires de la Poste et de la SNCF qui bénéficient d’un suivi par PSA etc…). Les autres peuvent être diagnostiqués avec des PSA incroyables et sont ainsi privés d’une chance d’un traitement curateur.
Le dépistage quant à lui fait l’objet d’une controverse ardente. Il y a des règlements de comptes entre médecins, épidémiologistes, urologues, chercheurs. Pourtant, le Canada à Québec, les USA, le Tyrol ont démontré une baisse de la mortalité grâce au dépistage. Les réticences et les critiques des uns et des autres font douter les généralistes dont beaucoup s’abstiennent de prendre position. Et c’est ainsi que nous accueillons des membres de – de 50 ans avec des PSA > 1000 : ceux-là, comme tous ceux qui m’ont écris qu’ils meurent par la faute de médecins qui ne les ont pas prévenus qu’il existait un test de dépistage, sont des témoins que je peux produire par cohortes.
L’information d’un danger mortel est un droit dans notre pays : le fumeur sait qu’il risque gros en fumant. Mais personne ne l’oblige à ne pas fumer. De même, personne n’est contraint à se faire biopser ou dépister. La petite différence dans le cancer de la prostate, c’est que la plupart de ceux qui en meurent n’ont pas été prévenus. Alors de grâce, soyons transparents et responsables. Le problème, ce sont quelques urologues qui dramatisent la maladie pour opérer des cancers indolents ou des hommes trop vieux. L’autre problème, ce sont quelques adversaires des urologues qui dramatisent les effets secondaires pour ne rien faire et envoyer ainsi des milliers de français chaque année à la mort.
La vérité n’est ni blanche ni noire. Dans un monde où s’affrontent tant d’intérêts, la seule voie qui paraît impartiale est celle des victimes. Paraît seulement puisque notre interlocuteur se pose la question du financement de l’ANAMACaP. Je vais le surprendre : ce sont les cotisations des adhérents et la bonne volonté d’une petite équipe qui font tourner la machine. Qu’il me donne son adresse et je lui adresserai notre bilan visé par un expert-comptable.
Les références de l’abstract de l’université de Columbia sont :The Journal of Urology – Vol.172,1822-1824, November 2004.
Un peu de patience, l’ANAMACaP va produire un rapport académique sur le dépistage par PSA.
Le Professeur ANDRIEU donnera en ma compagnie une conférence sur le sujet à Metz le 27 janvier prochain.
Le Président
Roland MUNTZ
Merci pour cette longue réponse et pour ces précisions, je suis rassuré sur l’indépendance et le serieux de l’anamacap.
Sur le fond du problème, je pense que nou aurons du mal a nous mettre d’accord : vous êtes dans l’affectif, le vécu, alors que je m’intéresse aux fondements scientifiques de la démarche. J’ai pas mal lu sur le sujet ces derniers temps, et je ne trouve nulle part de baisse de mortalité due au dépistage, au contraire… Il semble exister des études scientifiques en cours pour tenter de prouver qu’inciter les hommes au dépistage de ce cancer sauve des vies. Je crois que je vais attendre une éventuelle confirmation avant d’accepter les biopsies.
Merci pour ce forum très instructif.
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