DÉFINITION : qu’est-ce que le cancer de la prostate ?
Les causes du cancer de la prostate ne sont pas clairement identifiées. La maladie débute par une transformation des cellules du tissu de revêtement de la prostate en cellules cancéreuses. Ces dernières vont proliférer sur plusieurs années, souvent lentement, dans la glande prostatique jusqu’à former une tumeur maligne. Près de la moitié des hommes touchés par cette maladie peuvent vivre longtemps sans symptômes si la tumeur reste localisée à la glande prostatique. En l’absence de dépistage et de traitement, certaines formes peuvent ensuite s’échapper de la prostate pour migrer vers d’autres tissus ou organes, principalement dans les ganglions lymphatiques et dans les os. Ces cellules gardent certaines propriétés des cellules prostatiques d’origine, comme la sécrétion du PSA. On distingue quatre stades, représentant trois phases de développement potentiel.
A noter :
Il ne faut pas confondre l’adénocarcinome (cancer) avec l’adénome (bénin) de la prostate qui est l’autre dénomination de l’hypertrophie prostatique.
Dans 90% des cas, le cancer de la prostate est un adénocarcinome prostatique c’est-à-dire un type de cancer qui se développe à partir des cellules épithéliales d’une glande, en l’occurrence les cellules constituant le tissu de revêtement de la prostate.
90 %
des cancers de la prostate sont des adénocarcinomes prostatiques
QuelLEs sont les phases D’évolution et les stades du cancer de la prostate ?
Ce cancer évolue donc pendant plusieurs années. Le grade de la tumeur (scores de Gleason ou ISUP) joue un rôle essentiel pour évaluer son agressivité et déterminer le meilleur traitement. On peut diviser cette évolution en plusieurs phases qui correspondent aux 4 stades du cancer de la prostate (en savoir plus sur les stades, la classification et l’agressivité d’un cancer de prostate). Son développement est très variable d’un patient à l’autre. Certains cancers peuvent rester latents (état « dormant ») pendant de nombreuses années. La détection précoce du cancer de prostate améliore considérablement les chances de survie des hommes à risque.
PHASE 1 (stade 1) – Cancer occulte ou latent
À un stade précoce, le cancer de la prostate est microscopique et indétectable. Ni le toucher rectal ni l’imagerie (IRM) ne révèlent les tumeurs cancéreuses. La maladie n’entraîne pas non plus d’élévation significative du taux sanguin du PSA. A ce stade, les hommes touchés continuent à mener une vie normale sans aucune altération de leur qualité de vie. Généralement, ces cancers latents sont découverts par hasard lors de l’analyse du tissu prostatique prélevé par exemple au cours d’une opération pour une hypertrophie bénigne de la prostate (adénome de la prostate).
PHASE 2 (stade 2) – Cancer localisé
Le cancer de la prostate est intra-prostatique. Limité à l’intérieur de la prostate, il ne s’est pas propagé dans d’autres parties du corps. Il peut être détecté précocement grâce à des examens tels que l’IRM ou des biopsies prostatiques. Ces examens sont généralement prescrits suite à un bilan sanguin faisant apparaitre un taux de PSA anormalement élevé (généralement supérieur à 4 ng/ml) ou bien en augmentation significative, ou lorsque le toucher rectal révèle un durcissement de la prostate. La radiothérapie, ainsi que la chirurgie, sont des traitements couramment proposés pour éradiquer la tumeur à ce stade mais il existe de nombreuses autres options de prise en charge en fonction du risque évolutif de la maladie, de l’âge du patient et d’éventuels autres facteurs de comorbidités. Le cancer étant localisé à la prostate, de nombreux hommes traités à ce stade peuvent espérer une survie sans récidive sur le long terme.
PHASE 3 (stades 3 et 4) – Cancer avancé avec ou sans métastases
Au fil du temps, la tumeur grossit. Si elle n’est pas détectée et traitée, il arrive qu’elle s’étende au-delà de la capsule prostatique. Dans ce cas, des cellules cancéreuses se détachent de la tumeur et vont envahir d’autres parties du corps.
En général, dans un premier temps, les cellules malignes atteignent les ganglions lymphatiques à proximité de la prostate (stade 3). Puis dans un second temps, via la circulation sanguine, les os et, plus tardivement, le foie et les poumons (stade 4).
Les tumeurs secondaires qui se forment à distance sont appelées métastases et le cancer est qualifié de métastatique. A ce stade avancé, des symptômes urinaires et des douleurs, dues aux métastases osseuses peuvent être constatés. La guérison est plus aléatoire. À partir de cette phase, le cancer est généralement traité comme une maladie chronique, avec des phases de rémission plus ou moins longues grâce aux traitements notamment d’hormonothérapie et aux dernières avancées. Ici, le traitement vise à prolonger la survie des patients. Pour les hommes en phase métastatique, le traitement peut considérablement prolonger la survie tout en améliorant la qualité de vie par la réduction des douleurs par exemple.

CONCLUSION
La détection précoce du cancer de la prostate est essentielle pour augmenter les chances de guérison et la qualité de vie. La plupart des cancers sont diagnostiqués à un stade localisé, offrant des traitements efficaces voire une simple surveillance. Les hommes diagnostiqués tôt ont un très bon pronostic de survie et un risque diminué d’effets secondaires éventuels, surtout avec une prise en charge personnalisée. Toutefois, certains patients diagnostiqués tardivement, ou plus rarement les patients avec des facteurs de risque peu communs, nécessitent des soins plus intensifs. Sensibilisation et dépistage régulier restent donc cruciaux pour mieux contrôler la maladie. Pour beaucoup d’hommes, un diagnostic précoce permet non seulement d’augmenter les chances de survie, mais aussi d’améliorer significativement leur qualité de vie.
Points clés
Aujourd’hui, en France :
- les cancers diagnostiqués précocement (stades 1 et 2 ; sans extension hors de la prostate) représentent 80% des nouveaux cas de cancer de la prostate ;
- Parmi ces cancers localisés, 70 % d’entre eux ne présentent pas de risque évolutif vital (métastases, décès) dans les 15 ans suivant le diagnostic même en l’absence de traitement. Cela signifie que la survie à long terme est très élevée pour ces hommes.
- En revanche, 20% des cancers sont malheureusement encore diagnostiqués à un stade avancé voire métastatique et nécessitent un traitement pour contrôler l’évolution des métastases.
- Les cancers à évolution rapide (moins de 1%) concernent surtout des patients présentant des facteurs de risque héréditaires.
Mise à jour octobre 2024