Bonjour Gibi,
Curiethérapie le 6/10/2011- Institut Curie
Le choix raisonné requiert l’évaluation du niveau de risque par un diagnostic personnalisé approfondi. Ensuite la qualité de vie après intervention, l’espérance de vie,le contexte conjugal,…. complètent la grille de décision.
Voici ma démarche ayant permis d’opter in fine pour la curiethérapie:
PSA depuis 2004(4,38) stable puis a cru de mi 2008 à fin 2009(67 ans) atteignant 6,52.La biopsie en 01/2010
trouva 7 prélèvements positifs sur 12, de Gleason 6(3+3)dans les 2 lobes dans une prostate de 25-30 g.Mon urologue du CHI proposa une prostatectomie(sa spécialité annoncée avec franchise), voire Radiothérapie ou Curiethérapie au CHU.Un scanner complet montra aucune extension visible et une scintigraphie osseuse corps entier révèla aucune atteinte détectable. Suivant les conseils de l’Anamacap j’ai consulté le Pr Cussenot fin mars pour un diagnostic complémentaire.L’IRM »injection-diffusion » confirma l’absence d’extensions extra-prostatiques, mais un hyposignal nodulaire en zône de transition gauche estimé à 0,26 cm3. Après un blocage androgénique complet(avril-septembre) le PSA s’est effondré à 0,020(0,090 à 3 mois).Après l’arrêt du blocage le PSA est remonté réguièrement (2,100 fin mai 2011).La biopsie donna 2 prélèvements positifs sur 6(prostate 12-15g), peu modifiés par le traitement hormonal, dans le lobe droit, de Gleason 6 (3+3). Après avoir cerné le niveau de mon cancer(stade T2a?potentiellement évolutif situé de risque faible/intermédiare) le Pr Cussenot conseilla une Curiethérapie . J’ai donné mon accord et il m’adressa au Pr Cosset -Institut Curie.
40 grains d’iode 125 implantés(prostate 15g;critères d’inclusion validés;V100:99,91%;V150:59,55%;D90:180,76 Gy).
28 mois après je n’ai pas eu d’effets secondaires, hormis au cours du 2ème mois avec quelques besoins fréquents d’uriner. Les troubles érectiles présents avant, traités efficacement avec cialis, n’ont pas été accentués. Le PSA à 1,13 après 2 mois est remonté jusqu’à 2,75 fin 2012. Suspectant une récidive, par précaution nouveaux scanner et scintigraphie sans modifications de l’imagerie initiale. Un suivi PSA tous les 2 mois en 2013 a permis d’observer une chute quasi régulière pour se situer à 1,56 en janvier 2014(« rebond »?), espérant la poursuite de cette tendance.
Sous réserve du respect des critères d’inclusion(voir site Anamacap et documentations), cette thérapeutique est efficace. Statistiquement le taux de non récidive après 5 ans avoisine 95%+, soit idem Radiothérapie et Prostatectomie(NB: en principe risques de + hauts niveaux). Les rayonnments(160 Gy) localisés à l’intérieur de la prostate réduisent les risques d’irritation-inflammation des organes avoisinants(vessie-urêtre-rectum), que rencontrent certains patients avec la radiothérapie externe, bien que d’énormes progrès aient été enregistrés en précision dans cette technique.
On ne peut généraliser: un frère (74 ans en 2009-PSA 12+) soigné par radiothérapie est très satisfait malgré une légère rectite radique. Par expérience, il faut être prudent avec les témoignages de proches « prostatectomisés » occultant fréquemment les sérieux problèmes urinaires et érectiles récurrents, mais aussi une grande proportion de patients ayant la chance de n’avoir pas ou peu de séquelles(mais il y a statitiquement plus de risques qu’avec la radiothérapie-curiethérapie).
Enfin concernant la rémanence des émissions radio-actives, selon articles et recommandations , elle serait quasiment nulle au delà d’1 an(87,5% délivrées à 6 mois).
Soyons réalistes, mais optimistes, face à la maladie pour déterminer avec les médecins, le meilleur choix possible qui restera cependant une décision personnelle à assumer.