J’ai subi une prostatectomie radicale pour un cancer qui avait commencé à sortir de la capsule prostatique. Après deux ans mon taux de PSA reste indétectable. Parallèlement un spécialiste a demandé pour moi une mesure de la testéronémie. Résultat de cette recherche: 3,2 ng/ml quand la valeur de référence basse se situe à 3ng/ml. Ce faible taux de testostérone constitue une bonne protection contre la récidive d’un cancer hormonodépendant comme celui de la prostate. C’est ce qui explique sans doute que les marges positives signalées dans l’analyse anatomopathologique soient restées jusqu’ici silencieuses et je m’en félicite. Par contre il n’est pas sans inconvénients et je m’en aperçois par ailleurs, atonie, asthénie, fonte de la masse musculaire, mauvaise qualité du sommeil, troubles de l’érection, (mais là, la cause est ailleurs et je sais comment faire face, pourtant je comprends aussi pourquoi les érections naturelles restent bien modestes, puisqu’elles sont testostérodépendantes), trouble de l’humeur, manque d’intérêt pour la vie et pire encore quand il est associé à un faible taux de bon cholestérol et à un taux élevé de triglycérides. On évoque dans ces circonstances un risque augmenté de maladie d’Alzheimer, d’ostéoporose, d’affection cardiaque ou vasculaire. Pour le moment je suis épargné de ce côté-là. Il semble bien que seuls l’exercice et une alimentation appropriée puissent être envisagés pour compenser la faiblesse du taux de testostérone sans risquer de réveiller la tumeur et préserver la santé cardiaque et mentale. La vie nous met sans cesse devant des choix cornéliens mais c’est ce qui fait son intérêt, n’est-ce pas ?
P.S. Une nouvelle mesure montre un taux de 2.6 ng/ml pour une valeur minimale désormais tombée à 2.8ng/ml. Ce résultat est normal compte tenu de mes antécédents. Pourtant je ne suis pas certain que les symptômes n’existaient pas avant la prostatectomie.
Ce qui me protège me menace-t-il ?