La surveillance active des cancers de la prostate
La découverte de plus en plus précoce des cancers de la prostate permet, aujourd’hui, d’envisager, à côté des traitements à visée curative standard, une surveillance active. Ce nouveau choix thérapeutique repose sur une meilleure connaissance de l’histoire naturelle du cancer de la prostate et de la possibilité de repérer les formes à évolution lente. Cependant, les critères de sélection des tumeurs susceptibles d’être surveillées sont d’une fiabilité relative et une surveillance étroite est nécessaire pour ne pas laisser passer le temps d’un traitement agressif qui pourrait être nécessaire. La surveillance active des cancers de la prostate peut être considérée comme une option thérapeutique dans les limites très strictes de sélection et de surveillance des patients.
Pourquoi ?
L’intérêt de la surveillance active est de différer un traitement : il semble en effet peu réjouissant pour un homme se sentant encore jeune d’avoir 50 % de chances (ou plutôt de malchances) de devenir impuissant et/ou incontinent à cause des effets secondaires d’un traitement agressif. La stratégie consiste à profiter au maximum du développement à priori très long d’un cancer de la prostate et de ne recourir à un traitement que s’il se développe et qu’il devient dangereux.
Pour qui ?
Cette stratégie s’adresse à des patients dits à très faible risque.
Au sein des cancers dits localisés, un sous groupe classé dans la catégorie de D’AMICO 1 est considéré à faible risque (50 % des cancers localisés). Parmi cette catégorie, il existe un petit sous-groupe de cancers dits à très faible risque, supposé « indolent » et candidat à la surveillance active. Les tumeurs doivent être inférieures à 10 mm de diamètre (0,5 cm3). Si le volume n’a pas été mesuré par une imagerie performante, cela se traduit par moins de 3 biopsies positives (sur les standards de 12 prélèvements) avec des longueurs inférieures à 3 mm et moins de 15 % de tissu tumoral sur ces biopsies.
Procédé de cette étroite surveillance
La surveillance active consiste en un toucher rectal et un PSA tous les 3 mois pendant 2 ans, puis tous les 6 mois. Biopsies à un an, puis tous les 3 ans jusqu’à 80 ans. Dans l’étude la plus élaborée (Laurence KLOTZ), un traitement intervenait soit à la demande du patient, soit à l’apparition d’un grade 4 majoritaire sur les biopsies, soit en présence d’un PSADT (= temps de doublement du PSA) > 3 ans fondé sur au moins 8 analyses sanguines.
Point positif : à 8 ans, la survie spécifique est de 99,2 %.
Point négatif : 8 % des patients développent un cancer extra-prostatique.
La surveillance active peut générer un stress pour le patient et le praticien. D’autres alternatives peuvent être proposées pour ces catégories de patients tels que les traitements ciblés (ou focaux).
Sources : Extrait du nouveau paradigme 2010 de Monsieur Roland MUNTZ, Président de l’ANAMACaP et extrait de l’intervention du Pr Olivier CUSSENOT, lors de la journée scientifique médecins-patients de l’ANAMACaP de septembre 2014.
Mise à jour le 24/07/2018
Contactez notre permanence téléphonique 05 56 65 13 25
Aller plus loin :
Consulter les résultats de la vaste étude ProtecT parue en sept. 2016 qui compare la surveillance active à la prostatectomie et à la radiothérapie. Cliquer ici
Alternatives
La surveillance active peut générer un stress pour le patient et le praticien. D’autres alternatives peuvent être proposées pour les cancers localisés à faible risque tels que les traitements ciblés (ou focaux).