PCa-Diag-simulator
AVERTISSEMENT
PCa-Diag-simulator est un outil de formation médicale pour les étudiants, praticiens et patients experts.
C’est un système d’intelligence artificielle explicite et interactif pour enseigner les facteurs de risque et les facteurs confondants qui impactent le diagnostic précoce du cancer de la prostate.
Il ne doit pas être utilisé pour poser un diagnostic médical, et ne peut pas remplacer un professionnel de la santé.
CONDITIONS D’UTILISATION : Les résultats fournis par cet outil sont uniquement à des fins de formation et ne sont pas destinés à remplacer les conseils ou avis médicaux professionnels. En utilisant cet outil, vous reconnaissez et acceptez les conditions suivantes : Sauf autorisation légale contraire, cet outil ne peut être utilisé, pour une étude privée ou une recherche non commerciale. Vous ne devez pas copier, reproduire, distribuer, transmettre, diffuser, afficher, vendre, louer, concéder sous licence ou exploiter autrement cet outil ou tout contenu, en tout ou en partie, à d’autres fins sans le consentement écrit préalable de Sorbonne Université Médecine, le Centre de Recherche sur les pathologies prostatiques. Les auteurs n’assument aucune responsabilité pour les erreurs de prévision ou les résultats du modèle. Les liens de cet outil ou tout texte associé n’impliquent aucune recommandation ou approbation de produits ou de services. Cet outil est la propriété de Sorbonne Université et de ses partenaires. Copyright © 2019 Sorbonne Université. Tous les droits sont réservés.
Mieux comprendre le diagnostic précoce du cancer de la prostate et les différents champs à compléter dans l’outil
Le diagnostic précoce du cancer de la prostate.
La stratégie de diagnostic précoce du cancer de la prostate repose actuellement sur la séquence suivante : dosage de l’antigène prostatique spécifique (PSA) dans le sang comme test d’alerte. Si le taux de PSA est anormal (>4ng/ml) une IRM prostatique multiparamétrique est réalisée pour orienter l’éventuelle réalisation de biopsie prostatique. La biopsie est l’examen qui confirme le diagnostic par l’analyse anatomopathologique.
Le diagnostic précoce du cancer de la prostate est recommandé, à titre individuel, pour les hommes à partir de 50 ans et jusqu’à 75 ans. Lorsqu’il existe des facteurs de risque génétiques ; histoire familiale , origine ethnique africaine (ou antillaise), l’âge recommandé est abaissé à 45 ans voire à 40 ans en cas de portage d’une mutation génétique prédisposant au cancer de la prostate.
Les performances d’orientation diagnostique à partir du taux de PSA, répondent au théorème de Bayes et dépendent des performances intrinsèques du test (sensibilité et spécificité) et de la fréquence (prévalence) de la maladie dans la population où est appliquée le test.
(Probabilité de la maladie si le test est positif) = (Performance du test)(Prévalence de la maladie)
Détail des différents champs à compléter dans l’outil de diagnostic (cf. ci-après)
Performance du test :
Le PSA est une enzyme de la famille des kallicreines (KLK3) fortement exprimée dans les secrétions prostatiques et dont la fonction est de liquéfier le sperme. Il existe une variabilité individuelle des valeurs du PSA sanguin indépendamment de la présence d’un cancer de la prostate. Ainsi, le dosage du PSA pour le diagnostic précoce ne doit être proposé qu’en dehors d’un épisode l’infection urinaire (prostatite) ou d’un «traumatisme » de la prostate comme un examen endoscopique de l’urètre ou un sondage vésical.
Les facteurs individuels qui font varier la valeur normale du taux de PSA sont génétiques, hormonaux et morphologiques. La connaissance de ces variations individuelles permet de personnaliser le seuil d’alerte du taux de PSA en le corrigeant (normalisant) sur ces facteurs.
Les principaux facteurs individuels qui font varier les performances intrinsèques du taux de PSA avec un seuil à 4ng/ml sont :
- le volume de la prostate qui augmente naturellement le taux de PSA et par conséquence le taux de faux positifs du test (test anormaux sans cancer).
- le déficit androgénique qui abaisse le taux de PSA et réduisant sa sécrétion par les cellules prostatiques normales ou anormales et par conséquence augmente le taux de faux négatifs du test (test normal en présence d’un cancer). Les facteurs à l’origine du déficit androgénique sont :
- la réduction du taux de testostérone lié à l’âge (Andropause). Il est préférable de doser la testostérone biodisponible pour confirmer ce déficit. Un taux inférieur à 0,3ng/ml peut être retenu comme seuil ; Le dosage de la testostérone est demandé devant des signes cliniques de déficit androgénique tels que : baisse de la libido sexuelle, difficulté d’avoir des érections, bouffées de chaleur, irritabilité.
- Les autres causes sont l’obésité (indice de masse corporelle supérieur à 30%), ou l’utilisation de certains médicaments prescrit pour réduire l’hypertrophie bénigne prostatique ou prévenir la calvitie (inhibiteur des enzymes 5 alpha réductase : dutasteride et finasteride) qui transforme la testostérone en sa forme la plus active : la dihydrotestostérone dans les organes cibles). Dans ce cas, le taux de testostérone sanguin est normal, c’est le taux intraprostatique de DHT (non dosable) qui baisse.
Prévalence de la maladie
- l’âge : la prévalence du cancer de la prostate augmente avec l’âge. Le modèle proposé est basé sur le risque de développer un cancer de la prostate susceptible de justifier une prise en charge thérapeutique. Il n’inclut pas les néoplasies focales ou cancers microscopiques indolents dont la prévalence atteint les 50% après 50 ans.
- les facteurs génétiques : La prévalence de la maladie varie entre les populations. Ses variations sont déterminées génétiquement (transmission héréditaire de variations génétiques ou mutations prédisposants au cancer de la prostate). Ainsi, la prévalence est plus élevée, s’il existe une histoire familiale de cancer. La transmission d’une prédisposition héréditaire est suspectée s’il existe au moins 3 apparentés ayant un cancer de la prostate (frère, oncles, père), ou au moins 2 cas dans la famille déclaré avant 55 ans. Cette prédisposition existe aussi pour les patients appartenant à une famille prédisposée au cancer du sein ou pour qui une mutation prédisposante au cancer de la prostate a été identifiée (sur les gènes : BRCA2, BRCA1, HOXB13 , CAS19 pour les plus fréquents). La prévalence varie également au sein des différentes populations selon le fond génétique qui est associé à leur origine ethno-géographique. Les personnes d’origine africaine (ou Antillaises) ont un taux de variants génétiques de susceptibilité pour le cancer de la prostate qui leur confère un risque relatif de 1,25 fois supérieur à celui des populations d’origine Européenne (Caucasiens) et 1,55 fois supérieur à celui des populations d’origine Asiatique.
En aval du dosage du PSA une IRM prostatique peut être proposé si la probabilité de cancer est significative. PCa-Diag-simulator donne les probabilités du résultat de l’IRM selon la classification PIRADS. La classification PIRADS, cotée de 1 à 5, oriente la décision de recours à une biopsie prostatique: PIRADS 1 & 2 pas de signe de cancer justifiant une biopsie, 3 risque intermédiaire : la biopsie peut être discuté en fonction des facteurs de risque ou du score subjectif de LIKERT; 4 & 5 biopsie souhaitable car il existe des images suspectes de cancer. La classification PIRADS est standardisée selon une grille de critères. Il s’y ajoute une classification subjective (LIKERT également coté de 1 à 5), donnée par le radiologue selon sa propre expérience.
Réalisation :
PCa-Diag-simulator a été élaboré à partir du programme de recherche en épidémio-génétique sur le cancer de la prostate : « étude PROGENE *». Il utilise, une base donnée promue par le Centre de Recherche sur les pathologies prostatiques (CeRePP), l’expertise du groupe de recherche clinique « Analyse sémiotique des données moléculaires en oncourologie clinique » de « Sorbonne Université Médecine » et de « Sorbonne Center for Artificial Intelligence ». Il a comme support un modèle de réseau Bayésien, développé en accès libre sur la plateforme BayesiaLab SimulatorÒ. Il a reçu le soutien du Fonds de Dotation pour l’innovation dans la prise en charge du Cancer de la Prostate (FDCP).
*Les publications relative à l’étude PROGENE sont disponible sur : http://www.cerepp.org/
Pour accéder à l’outil
PCa–Diag-simulator :
Cliquez sur le flashcode
Publié sur le site de l’ANAMACaP
avec l’aimable autorisation du Pr Olivier CUSSENOT,
Chef du service urologie de l’hôpital Tenon, hôpitaux de l’est parisien, Sorbonne université et Président du conseil scientifique de l’ANAMACaP.
Références :
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- Cornu JN, Cancel-Tassin G, Cox DG, Roupret M, Koutlidis N, Bigot P, Valeri A, Ondet V, Gaffory C, Fournier G, Azzouzi AR, Cormier L, Cussenot O. Impact of Body Mass Index, Age, Prostate Volume, and Genetic Polymorphisms on Prostate-specific Antigen Levels in a Control Population. Eur Urol. 2016 Jul;70(1):6-8.
- Renard-Penna R, Mozer P, Lunelli L, Cussenot O. Role of prostate MRI, TRUS fusion biopsies and new markers in the diagnostic strategy of prostate cancer. Presse Med. 2017 Oct;46(10):928-934. doi: 10.1016/j.lpm.2017.03.017.
- de Gorski A, Rouprêt M, Peyronnet B, Le Cossec C, Granger B, Comperat E, Cussenot O, Renard-Penna R, Mozer P. Accuracy of Magnetic Resonance Imaging/Ultrasound Fusion Targeted Biopsies to Diagnose Clinically Significant Prostate Cancer in Enlarged Compared to Smaller Prostates.J Urol. 2015 Sep;194(3):669-73.
- Valeri A, Malavaud B, Desrichard O, Cornu JN, Blanchet P, Dervaux B, Puech P, Villers A, Cancel-Tassin G, Cussenot O. Strategies for early diagnosis and prevention of prostate cancer. Bull Cancer. 2010 Dec;97(12):1499-515.
- Cussenot O. Difficultés mictionnelles avec des troubles de l’érection chez un patient obèse. Le Concours médical 2018-10-20: 8: 35-7