Sommaire dysfonction érectile
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La Prostate
La prostate, est une glande présente uniquement chez l’homme, faisant partie du système reproducteur masculin. Située en avant du rectum, juste sous la vessie, elle a classiquement la taille et la forme d’une châtaigne, mesurant environ 3 à 4 cm de long et 3 à 5 cm de large. Chez l’homme jeune, la prostate pèse environ 20 g. Les vésicules séminales sont des glandes accessoires qui sont appendues à la prostate. La prostate et les vésicules séminales produisent le liquide séminal. Les canaux déférents qui proviennent des testicules amènent dans la prostate les spermatozoïdes qui sont mélangés au liquide séminal pour former le sperme qui passe dans l’urètre au moment de l’éjaculation.
L’érection
L’intérieur du pénis est constitué de deux cavités spongieuses très riches en vaisseaux sanguins et dénommées corps caverneux. Ces corps caverneux sont assimilables à 2 réservoirs composés de multiples cavités qui peuvent se remplir de sang de manière à obtenir une érection. Quand le cerveau est stimulé par une excitation sexuelle, le message nerveux est transmis le long de la colonne vertébrale, passe par les nerfs du bassin, et continue le long des nerfs érecteurs (ou bandelettes nerveuses) qui longent les faces latérales de la prostate. Les branches terminales des nerfs érecteurs innervent les artères et les fibres musculaires des corps caverneux, contrôlant ainsi la tumescence (remplissage) et la détumescence (retour à l’état normal) de la verge.
Lorsque la verge est à l’état flaccide, les muscles entourant les corps caverneux sont contractés et le sang n’est pas présent en grande quantité.
Lorsque la verge est en érection, les fibres musculaires des corps caverneux, sont relâchées, dès lors, les corps caverneux se remplissent de sang artériel. A mesure que les corps caverneux se remplissent, ils compriment les veines du pénis, empêchant ainsi le sang d’en sortir. Progressivement, le pénis devient rigide et apte à un rapport sexuel.
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent de l’homme. Il se traduit par une augmentation de la taille de la prostate. Son traitement le plus fréquent est la Prostatectomie Totale qui consiste en l’enlèvement de toute la prostate et des vésicules séminales.
Avec l’incontinence urinaire, la dysfonction érectile est une séquelle classique de cette intervention.
En effet, les nerfs érecteurs, qui conduisent le message nerveux permettant d’obtenir une érection, sont placés le long des faces latérales de la prostate et sont souvent endommagés lors de la chirurgie.
Quand le volume de la tumeur est peu important ces nerfs sont préservés, on parle alors de Prostatectomie totale avec préservation des bandelettes nerveuses.
Quand le volume de la tumeur est trop important, les nerfs sont sectionnés on parle alors de Prostatectomie totale sans préservation nerveuse des bandelettes.
Qu’il y ait ou non préservation nerveuse des bandelettes, l’intervention chirurgicale provoque une sorte de paralysie de l’érection qu’il s’agisse d’érections réflexes (que vous avez pendant votre sommeil) ou d’érections provoquées par une stimulation sexuelle. Cette paralysie est liée au fait qu’il subsiste pendant un certain temps après l’intervention, une inflammation et une contusion des tissus nerveux et vasculaires proches de la prostate.
Les érections réflexes ont un rôle très important puisqu’elles favorisent l’oxygénation régulière des corps caverneux permettant à ceux-ci de garder toute leur souplesse et leur fonctionnalité, La suppression de ces érections, après l’intervention chirurgicale, entraîne un manque d’oxygénation des corps caverneux, et plus ou moins rapidement le développement d’une fibrose, empêchant le sang d’affluer dans les corps caverneux, donc empêchant d’obtenir une érection normale.
Au même titre qu’un patient qui vient d’être opéré d’une épaule va pratiquer une rééducation de celle-ci pour récupérer toute l’amplitude de ses mouvements, votre chirurgien va vous conseiller de bénéficier d’une rééducation de votre fonction érectile. Cette rééducation consistera à provoquer des érections (ou une tumescence : simple gonflement de la verge) de façon régulière grâce à un médicament, ceci pour maintenir une oxygénation des tissus caverneux et donc pour préserver leur capacité à pouvoir être en érection.
Ce traitement consiste en des micro-injections à la base de la verge.
Ces injections sont quasi indolore car l’aiguille est très courte et ultra fine. Le produit est injecté dans les corps caverneux et va entraîner un relâchement des fibres musculaires des corps caverneux, permettant un afflux de sang artériel garantissant une bonne oxygénation, et prévenant ainsi l’apparition d’une fibrose.
Cette rééducation débute relativement précocement, en général entre 1 et 3 mois après l’intervention.
Qu’il y ait eu ou non préservation nerveuse lors de l’opération, cette rééducation par injection est utile :
- Dans le cas de non préservation nerveuse : la commande de l’érection ne peut plus se faire de façon naturelle et vous aurez toujours besoin de l’aide d’un médicament pour obtenir des érections. Dans ce cas, la rééducation permet de prévenir la fibrose des corps caverneux durant la période de cicatrisation des tissus et lorsque vous aurez envie de reprendre une vie sexuelle, permettra aux traitements ( en injections ou en comprimés ) d’être plus actifs et plus efficaces.
- Dans le cas d’une préservation des nerfs érecteurs : le délai pour que vos érections naturelles, vous permettant d’avoir un rapport sexuel, reviennent est plus ou moins long (en moyenne 2 ans). Pendant cette période de 2 ans, le fait de pratiquer une rééducation par injection est important pour entretenir votre fonction érectile afin d’éviter que la fibrose ne vienne compromettre la récupération de vos érections naturelles et augmenter la rapidité de récupération de celles-ci.Dans les premières semaines suivant l’opération, le but des injections n’est pas d’obtenir des érections complètes permettant un rapport sexuel, mais d’obtenir une tumescence de la verge pour maintenir l’oxygénation des corps caverneux. Pour cela on injectera de très faibles doses de médicament au rythme de 2 injections par semaine.Dès lors que vous souhaiterez reprendre une activité sexuelle, parlez-en avec votre médecin qui augmentera les doses du médicament pour que vos érections soient suffisamment rigides.
La technique d’injection est extrêmement simple, elle vous sera enseignée par votre chirurgien puis vous réaliserez vous même les injections suivantes à votre domicile.
En pratique l’injection se réalise en position semi assise sur le bord d’un siège.
L’injection doit se faire perpendiculairement à la verge sur une de ses faces latérales (droite ou gauche), dans une zone située à 3 ou 4 cm en avant du pubis. Après désinfection de la zone à piquer avec un tampon d’alcool, enfoncer l’aiguille jusqu’à la garde et injecter lentement le produit. Après retrait de l’aiguille comprimer le point d’injection avec le tampon d’alcool.
5 à 10 mn après l’injection vous constaterez soit une érection soit une tumescence (simple gonflement de la verge ) en fonction de la dose que votre médecin vous aura prescrite.
2010, Docteur Ronald VIRAG, andrologue-sexologue, membre associé de l’Académie Nationale de Chirurgie
Quelques éléments à noter :
Extraits de notre dossier complet sur la dysfonction érectile traité lors de notre journée scientifique médecins-patients de 2011
- Les injections intracaverneuses donnent une efficacité supérieure à 80 %
Après irradiation ou chirurgie de la prostate, la dysfonction érectile peut tout à fait être transitoire.
La dysfonction érectile peut être d’origine organique (diabète, prise en charge d’un cancer de la prostate…) et/ou psychologique
La dysfonction érectile peut influer sur la qualité de vie. Elle peut être à l’origine d’une importante souffrance chez l’individu qui en est atteint ainsi que chez sa partenaire. Le patient concerné par ce problème et qui le vit mal doit en parler à son médecin si lui-même ne pose pas la question. Les patients qui n’éprouvent pas ce besoin n’ont pas de raison de suivre un traitement.
Pour que les injections ne deviennent pas une corvée, il faut se limiter à ce qui est faisable et acceptable . En aucun cas, les injections doivent empoisonner la vie du patient voire du couple.
Les injections sont également utilisées pour faire de la rééducation. Ce moyen permet d’éviter la rétraction de la verge et l’apparition de fibroses dans les corps caverneux en attendant une éventuelle réparation nerveuse. La fibrose peut s’installer rapidement. Si la fonction érectile était importante pour le patient, le spécialiste doit le persuader de faire ces injections intracaverneuses même si ce n’est pas le moment (fuites, stress du prochain PSA…) pour éviter que la situation ne se dégrade trop dans le temps.
L’idéal est d’essayer de varier les sites d’injection sur la longueur de la verge et sur le côté (une fois à droite – une fois à gauche).
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