Le dysfonctionnement érectile est l’un des possibles effets secondaires liés au cancer de la prostate et à son traitement. Celle-ci se résorbe au fil du temps et 80 % des patients déclarent retrouver une fonction érectile normale après 12 à 24 mois. Même si temporaire, cet effet secondaire est lourd de conséquences à la fois sur le quotidien du patient et sur sa psychologie. Cette dysfonction peut en effet générer des problèmes de confiance en soi, pousser à l’isolement et au repli sur soi, générer des tensions de couple, altérer sa vision de la sexualité, etc. La sexualité est une partie importante du rapport à l’autre et à nous-même et il est donc important d’avoir conscience de ces effets secondaires pour les appréhender sainement.
De plus, il existe différentes solutions qui ont été développées pour assister les hommes dans cette situation, que cet état soit temporaire ou plus permanent. Nous vous recommandons d’échanger avec votre urologue si vous êtes directement concerné par ce sujet, et de chercher à échanger avec d’anciens patients pour bénéficier d’une oreille attentive.
Les solutions pour palier la dysfonction érectile
Après une chirurgie de la prostate, il est possible de retrouver une fonction sexuelle normale. Par fonction sexuelle normale, nous entendons la capacité à avoir une érection et un orgasme. L’éjaculation n’est plus possible en l’absence de la prostate, qui crée habituellement la semence. La chirurgie peut générer une inflammation et une contusion des tissus nerveux et vasculaires autour de la prostate, et c’est cela qui va paralyser temporairement (dans la plupart des cas) l’érection.
Pour retrouver une vie sexuelle normale, il sera tout d’abord nécessaire de conserver une intimité avec votre partenaire. Son support et sa compréhension seront clés dans ce processus et c’est pourquoi la communication dans votre couple sera particulièrement importante à travers le traitement.
Ensuite, il est nécessaire de retrouver une fonction érectile. Cela passe souvent par une rééducation de la fonction érectile permettant d’assurer la conservation de la capacité physique à avoir une érection (par l’oxygénation des tissus de la verge). Ceci permet de retrouver une vie sexuelle et une fonction sexuelle normale, à terme.
Les injections intracaverneuses
L’injection pénienne offre un taux de réussite élevé, même dans le cas où les nerfs érectiles auraient été enlevés ou endommagés. Cette injection consiste à injecter un médicament dans le pénis à l’aide d’une fine aiguille. Ce médicament accroît l’afflux sanguin vers la verge, ce qui a pour effet de créer une érection et de permettre la relation sexuelle. De plus, ce médicament permet la prévention d’une fibrose qui est indispensable pour récupérer les érections naturelles. Consultez votre urologue qui saura vous orienter et vous instruire la procédure d’administration.
Cette procédure est idéale pour ceux ne pouvant prendre de médicaments oraux mais peut générer une douleur au niveau du point d’insertion et courber le pénis par le tissu cicatriciel qui y est créé. Cette méthode dispose aussi d’un risque d’érection prolongée qui peut être inappropriée.
La pompe à vacuum
Ne nécessitant ni piqûre, ni médicament et aucune chirurgie, la pompe pénienne permet également de faire affluer le sang dans le pénis et de générer une érection. Son action est mécanique et permet d’attirer l’afflux sanguin. Cela permet à la fois le rapport sexuel que la détente des tissus érectiles, qui est bénéfique à long terme pour permettre une érection naturelle. Bien utilisée, la pompe offre un taux de réussite excellent. Dans ce cas également, votre urologue est tout indiqué pour vous aiguiller et vous former sur l’utilisation d’une pompe à vide.
Les points négatifs de ces pompes sont de potentiellement causer des bleus, de disposer d’une durée limitée dans le temps (30 minutes) et de rafraîchir le pénis au toucher, ce qui nécessite un temps d’adaptation avec votre partenaire.
L’implant pénien
L’implant pénien nécessite une chirurgie car son objectif est de remplacer le tissu érectile. Leur coût et ce besoin d’intervention chirurgicale en font généralement une solution de dernier ressort. Pourtant, ces implants offrent des taux de satisfaction considérables, évitent le risque d’un pénis courbé par les injections péniennes et fluidifient les préliminaires.
Il existe deux grandes familles d’implants péniens :
- Les implants péniens gonflables (en deux ou trois parties)
- Les implants péniens malléables.
Dans le cas des implants gonflables, une pompe est placée dans le scrotum, un réservoir est placé dans le pubis et un cylindre est placé dans la verge. Lors des préliminaires, il suffit d’activer la pompe pour avoir une érection et de la désactiver après le rapport sexuel.
Dans le cas des implants malléables, une tige ferme en permanence mais malléable est placée dans le pénis. Pour avoir une érection, il suffit ainsi de placer le pénis dans la position souhaitée. Puis ensuite de le replacer dans sa position initiale une fois le rapport sexuel terminé.
L’implant pénien requiert des chirurgies ponctuelles en cas de besoin de remplacement ou de réparation. C’est une solution efficace et plus discrète que les autres, mais qui est plus coûteuse et qui nécessite un suivi.
Quel que soit votre cas et votre souhait, nous vous invitons à échanger avec votre urologue pour compléter votre avis. Si vous souhaitez échanger avec d’anciens patients informés étant déjà passés par ces épreuves, n’hésitez pas à rejoindre notre association de patients au sein de laquelle nous favorisons l’entraide et les échanges.