L’une des particularités du cancer de la prostate est qu’il peut souvent être détecté sans symptômes très apparents. Par opposition, les traitements de ce cancer peuvent déclencher des effets secondaires indésirables. C’est l’un des principaux points de questionnements auxquels nous faisons face, en tant que patient, face à un dépistage positif du cancer de la prostate. Heureusement, ces effets sont bien connus et peuvent être contournés. Nous vous informons ici sur les effets secondaires les plus fréquents et leurs contournements. L’ANAMACaP est une association de patients qui a été créée pour démocratiser l’information sur le cancer de la prostate auprès de tous : patients, proches, conjoints et médecins.
La dysfonction érectile
La dysfonction érectile, c’est l’incapacité pour un homme d’avoir ou de conserver suffisamment longtemps une érection. Que vous soyez célibataire ou en couple, cet effet secondaire implique de nombreuses questions et adaptations. Cet effet secondaire est déclenché principalement par deux traitements :
- La prostatectomie radicale, même si le chirurgien préserve les nerfs érectiles ;
- La radiothérapie ;
- L’hormonothérapie.
Dans le premier cas, la dysfonction survient suite à la chirurgie et peut se résorber avec le temps. Dans le second cas, les difficultés érectiles apparaissent progressivement et peuvent apparaître de quelques mois après le traitement à quelques années. Dans le troisième, le dysfonctionnement érectile est dû à une baisse conséquente de la libido.
Que les dysfonctionnements soient temporaires ou pérennes, il existe heureusement des façons de les contourner. Ces dysfonctionnements sont souvent la cause de perte de confiance en soi, d’isolement et de dépression. Les principales raisons sont un sentiment de performances ou d’obligations non remplies, un changement de la perception de la sexualité et la création d’attentes irréalistes.
Il est donc important de se rappeler l’origine du trouble pour ne pas s’approprier le problème et se penser responsable. Il est également important de chercher le soutien de son ou sa partenaire et de créer un environnement d’expression sain, car les humeurs sont intimement liées à l’érection.
Nous vous recommandons de consulter un sexologue ainsi que votre urologue car plusieurs solutions existent. Celles-ci peuvent être médicamenteuses (Viagra, Levitra, Cialis), par injection, par application par le méat, par utilisation d’une pompe à vide ou encore par le biais d’un implant pénien.
Les incontinences urinaires
L’incontinence, c’est-à-dire le fait d’uriner indépendamment de sa volonté, peut survenir aux suites d’une chirurgie ou suite à une radiothérapie. Il existe plusieurs types d’incontinence. La plus fréquente est l’incontinence à l’effort, c’est-à-dire en faisant du sport mais aussi tout simplement en toussant ou en soulevant quelque chose. Il existe ensuite l’incontinence par regorgement, lorsque la vessie se vide par petites quantités du fait d’être remplie ; et l’incontinence impérieuse, qui se caractérise par une envie soudaine d’uriner qui ne peut être retenue.
Le premier type d’incontinence est souvent rencontré après une chirurgie sur la prostate. Dans ce cas, l’incontinence tend à s’estomper avec le temps. L’incontinence de regorgement se déclare la plupart du temps lors d’un rétrécissement du col de la vessie suite à une chirurgie. L’incontinence impérieuse, elle, est souvent liée à une radiothérapie.
En cas d’incontinence, il est important de créer de nouvelles habitudes pour gérer le désagrément (contrôler les horaires de boissons, limiter le café, effectuer une rééducation du périnée). Pour résoudre le problème si celui-ci ne tend pas à disparaître naturellement, des médicaments ainsi que des options chirurgicales existent.
Dépression
La dépression et l’anxiété sont des conséquences naturelles du diagnostic d’un cancer de la prostate à son traitement. La peur d’une récidive, les conséquences psychologiques des effets secondaires qui durent et l’acceptation des potentiels impacts de la maladie sont sources d’une anxiété qui peut vite peser sur tout individu.
Parfois, cette anxiété et ce stress sont aisément visibles. Parfois, ils se cachent dans une multitude de détails : agitation, troubles du sommeil, tensions musculaires, troubles cardiaques et/ou de la respiration, difficultés de concentration, irritabilité ou impatience.
Face à ces difficultés, sachez mettre à profit la connaissance de la maladie, l’amour de vos proches et la connaissance de ce qui vous met à l’aise et de ce qui vous stresse. N’hésitez pas à parler à votre entourage ainsi qu’à votre urologue, à vous renseigner auprès d’associations telles que la nôtre et de vous créer un mode de vie sain.
Bouffées de chaleur
Les bouffées de chaleur sont une conséquence fréquente et peu inquiétante de l’hormonothérapie. Ces bouffées de chaleur peuvent durer de quelques minutes à une demi-heure et visent la tête et la poitrine. Elles peuvent vous faire sentir anxieux, vous faire transpirer ou encore accélérer votre rythme cardiaque. Cette réaction est liée à l’interaction des hormones à la partie du cerveau qui gère la température corporelle.
Les bouffées de chaleur cessent une fois votre corps habitué à la thérapie, ou une fois cette thérapie finie. Pour les gérer, n’hésitez pas à vous vêtir en couches faciles à enlever et remettre. Favorisez les endroits climatisés ou ventilés ; évitez les boissons chaudes, la caféine, les aliments épicés, le tabac et l’alcool ; essayez-vous à des activités de respiration et de détente.
En cas de bouffées de chaleur persistantes, votre urologue peut également vous prescrire des médicaments qui en atténuent les symptômes.